Depuis est survenu ce fâcheux incident entre Lévy et Griffuelhes dont nous parlions plus haut. Lévy a déjà démissionné comme trésorier. Griffuelhes, lui, ne veut plus être secrétaire. Les militants ne voient pas sans douleur deux des plus énergiques d’entre eux s’en aller pour des futilités. Il est certain que Griffuelhes pourra porter ses efforts ailleurs. Déjà il a contribué à fonder la Révolution, où il se promet de collaborer assidûment. On lui doit, en outre, une brochure très substantielle : l’Action syndicaliste, où l’on trouvera l’exposé complet de ses idées. On lui doit aussi des articles nombreux publiés soit dans l’Humanité, soit dans le Mouvement socialiste. Il peut donc avoir son utilité comme journaliste. Mais il serait encore plus utile à son poste de combat. Il ne faut pas qu’il s’en aille. S’il n’est pas indispensable — nous l’avons dit, — il est à peu près irremplaçable. Que les militants ouvriers y songent : Griffuelhes, en dehors de la CGT, c’est une force de moins, une force dont on va avoir besoin pour lutter contre les réformistes, toujours plus ardents et plus nombreux.
Mais nous sommes tranquilles là-dessus. Griffuelhes réfléchira. Un accès de mauvaise humeur est vite passé. On le reverra avant peu à la tête de la CGT, menant le bon combat et conduisant ses camarades, de victoires en victoires, vers l’émancipation économique totale et le triomphe des travailleurs.