En 1887, à l’âge de dix-neuf ans, Yvetot sortit de son orphelinat et commença à exercer son métier. Il entra au journal la Patrie, où il travailla pendant sept ans. On lui a reproché quelquefois d’avoir fait figure de sarrazin, c’est-à-dire d’avoir travaillé à des salaires inférieurs et de ne pas s’être solidarisé avec ses camarades de classe. Le fait est exact, en effet, et Yvetot ne craint pas de le reconnaître. Il faut seulement remarquer qu’il était jeune, qu’il sortait des griffes cléricales, et qu’il n’avait pas encore pris conscience de sa situation d’exploité. Peu à peu, cette conscience lui vint, au contact de camarades révolutionnaires. Il fit son apprentissage de militant au Comité d’action de la Verrerie Ouvrière, où il représentait sa Coopérative de consommation. A la même époque, il fit la connaissance de Fernand Pelloutier, l’un des fondateurs et des organisateurs du Syndicalisme, qui eut une grande et heureuse influence sur lui. Depuis le jour où il le rencontra, Yvetot le suivit fidèlement et ne se sépara de lui qu’à sa mort. C’est sans doute cette amitié persévérante qui lui valut de remplacer Pelloutier au secrétariat de la Fédération des Bourses du Travail, devenue depuis la Section des Bourses de la CGT.
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Georges Yvetot (1868-1942) [03]
dimanche 16 février 2020, par (Domaine public)
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