Né à Cherbourg (Manche) le 10 février 1869, Octave Jahn se lança de très bonne heure dans le mouvement révolutionnaire. Dès l’âge de 15 ans, il organise à Paris une grève des télégraphistes qui fit grand bruit car c’était la première qu’on ait vue dans les Postes ! Mis à la porte du domicile paternel, il trouve alors asile — grâce à Séverine — dans les bureaux du Cri du peuple [1].
Fin 1886, on le retrouve parmi les fondateurs de la Ligue des anti-patriotes, organisation antimilitariste animée par les anarchistes Bidault, Tennevin, Tortelier, etc., et il écope rapidement ses premières condamnations. Il s’enfuit alors en Belgique, à Verviers d’abord, puis à La Loubière où, pour sa participation à la formidable grève du bassin de Charleroi, il est condamné aux assises à deux ans et demi de prison.
Dès lors, que ce soit en France ou à l’étranger, il ne cesse de mener la vie aventureuse de tous les propagandistes anarchistes de la fin du siècle dernier. Orateur apprécié mais toujours très véhément, il est condamné à plusieurs reprises pour incitation à la violence, au pillage
ou outrages à magistrats
. Il parcourt la France en tous sens, se fixant de temps à autre, parfois contre son gré (prison) à Paris, Lyon, Grenoble, Marseille... Il se rend aussi en Afrique du Nord où il est également condamné, se réfugie en Espagne, en Angleterre où il exerce divers métiers.
Octave Jahn a vécu plusieurs années en Espagne (Valence, Barcelone) où il était lié avec le groupe de Martin Borras puis, à partir de 1909, il part au Mexique où il participera au mouvement révolutionnaire. En 1915, il est parmi les fondateurs de la première école rationaliste mexicaine et, l’année suivante, il est délégué en France par la Casa del Obrero Mundial. Il meurt à Mexico le 9 juin 1917 [2].
C.I.R.A. Marseille