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La Colonne de fer

samedi 16 avril 2022, par Nestor Romero (CC by-nc-sa)

« La Révolution espagnole ; on a beaucoup parlé de la Colonne Durruti, de ses activités, de ses responsables... mais, après une vaste campagne de dénigrement, une chappe de plomb semble s’être abattue sur la Colonne de fer : la plus intransigeante des colonnes, s’il en fut ; la plus hostile à l’entrée des camarades ministres au gouvernement ; la plus réfractaire à la militarisation des milices. Il y aurait beaucoup a écrire sur ses actions, comme par exemple son retour du front a valence, le 1er octobre 1936, pour s’emparer d’armes et munitions qui leurs faisaient cruellement défaut, en désarmant les corps de police de la ville... Il faudrait aussi aborder le projet de « hold-up » de la banque d’Espagne afin de ne pas répéter l’erreur commise par la Commune de Paris... Nous avons demande au camarade Nestor Romero, qui a réalisé une étude approfondie du sujet, de brosser, dans le cadre restreint de cette rubrique, un portrait rapide de la Colonne de fer. » (Agora n°3 - automne 1980)

Nous allons former une Colonne ! Il faut former une colonne tout de suite, entend-on sans cesse dans ce monastère de la « Calile Orihuela » à Valence, en ce début août 1936. Ce ne sont pas, bien entendu, des moines qui échangent de tels propos, mais des centaines de jeunes militants qui ont transformé l’établissement en « Caserne » provisoire. Oui, il faut former une colonne, une Colonne de fer ! lance quelqu’un dans la foule... C’est cela « Una columna de Hierro »... Et le mot fit fortune nous raconte un ancien milicien...

En effet la « Colonne de fer » allait, très vite, devenir célèbre, la plus célèbre des colonnes libertaires, vraisemblablement, après celle de Durruti. Mais à l’inverse de celle-ci, son prestige ne provenait pas du charisme d’un leader universellement connu. Tout au contraire, c’est de son action collective que naquit sa popularité, car, si certains de ses principaux animateurs avaient une certaine notoriété dans la région du Levant, aucun ne disposait d’une stature comparable à celle des grandes figures nationales du Mouvement libertaire.

Alors, pourquoi et comment cette célébrité ? Pourquoi cette haine, ce dénigrement systématique des uns, à l’extérieur comme à l’intérieur du Mouvement libertaire, et cette admiration des autres ? Pourquoi, en un mot, cette passion dans les jugements portés sur l’action de la Colonne de fer ? Il n’est pas inutile, pour tenter de répondre à ces questions, de survoler rapidement l’histoire de ces miliciens qui plus que d’autres furent qualifiés d’« Incontrolados ».

On le sait, à Valence, le 19 juillet 1936, les évènements ne prirent pas la même tournure qu’à Barcelone ou à Madrid. Il fallut attendre les premières heures du dimanche 2 août pour que tombent les casernes occupées par les militaires soulevés. Jusque-là, la plus grande confusion avait régné dans les sphères du pouvoir comme dans les instances dirigeantes des organisations politiques et syndicales : fallait-il ou non croire au loyalisme de ces militaires qui malgré une proclamation publique de loyalisme refusaient d’ouvrir les portes des casernes ? Les militants des diverses organisations, quant à eux, ne restèrent pas inactifs pendant ces 15 jours d’indécision officielle. Ainsi, des groupes se formèrent qui décidèrent de monter vers Téruel, à la rencontre des troupes fascistes, pour tenter de stopper leur avance. Une petite colonne, par exemple, formée de jeunes militants de Puerto de Sagunto et de Gardes Civils fidèles à la République prit la route de Téruel. Arrivée à La Puebla de Valverde, à une vingtaine de kilomètres de Téruel, la colonne fit une halte de repos et là, brusquement, les gardes se mirent à tirer sur les militants. Une véritable tuerie, plusieurs dizaines de morts, des blessés tentant de fuir, et quelques rescapés qui purent retourner à Valence, rendre compte de la trahison des gardes.

On comprend, alors, pourquoi les quelques centaines de miliciens qui formèrent à Valence la Colonne de fer prirent la route de Téruel. Le premier engagement sérieux se produisit à Sarion, sur le Maestrazgo, le 13 août, et les fascistes furent mis en fuite. Enfin la Colonne atteignit La Puebla où s’établit son Comité. Car, entre La Puebla et Téruel se trouve Puerto de Escandon, en col, autour duquel l’ennemi a pris position. Après une première tentative pour forcer le passage, le front s’établira là, dans ces terres arides, à quelque 15km de l’objectif. Rien, jusqu’ici, on le voit, qui singularise dans son activité militaire, la Colonne de fer des autres unités libertaires du front d’Aragon. Cependant, les militants de Valence avaient ouvert les portes de San Miguel de los Reyes, ce sinistre pénitencier, et libéré les prisonniers politiques et de droit commun. Nombre de ces derniers choisirent de s’intégrer à la Colonne et de partir au front. Mais là encore rien d’exceptionnel car, partout, en ce début de Révolution les anarchistes ouvrirent les prisons. Simplement, et bien qu’il soit difficile de le vérifier, les droits communs étaient peut-être plus nombreux dans la Colonne de fer mais surtout, le Comité de la Colonne revendiqua et justifia la prise en charge de ces prisonniers à un moment qui pouvait sembler mal choisi aux responsables nationaux de la CNT, au moment justement où tout était fait pour convaincre les miliciens de la nécessité de la militarisation des colonnes :

Il est vrai que nous avions dans notre Colonne les camarades prisonniers de San Miguel de los Reyes. Mais il fallait bien voir qu’ils devaient être libérés et que quelqu’un affronte la responsabilité de les conduire au front. Nous qui avons toujours accusé la société de toutes ses faiblesses, nous les considérions comme des frères et avec nous, ils partirent risquer leur vie, et avec nous ils luttèrent pour la liberté. (...)

Ainsi s’exprimait le Comité de la Colonne de Fer dans le journal de Valence Nosotros le 19 février 1937, alors que de tous côtés, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Organisation, il n’était question que de discipline et de militarisation. Et pour ne pas être en reste Linea de Fuego [1], le journal de la Colonne publiait le 26 novembre 1936 un long article au titre révélateur dans sa concision : La disciplina, base del fascismo.

Car la vraie question qui dressa la Colonne contre les responsables du Mouvement libertaire fut celle de la militarisation. Bien sûr, la Colonne de fer forma des groupes d’intervention qui pratiquèrent des incursions à l’arrière, qui prétendaient faire la révolution partout, tout de suite. Par exemple à Valence :

La Colonne de fer est descendue plusieurs fois à Valence. Elle descendait y appliquer une justice sommaire (Bajaba a administrar justicia escueta) (...) et la Colonne de fer mit fin à toutes ces anomalies en un acte de souveraine volonté dont la moindre vertu ne fut pas d’exaspérer tous les ronds-de-cuir planqués et de recevoir l’approbation de toutes les consciences libres. Une fois levés les obstacles à l’arrière-garde, les hommes de la colonne retournèrent à leurs parapets.
Linea de Fuego, 24 octobre 1936.

Bien sûr il y eut les Collectivisations forcées, et ce ne fut certainement pas une mince erreur [2]. Bien sûr, des règlements de comptes sanglants se produisirent dans la région auxquels participèrent les groupes de la Colonne, mais là encore rien qui fut absolument différent de ce qui se passait ailleurs, sinon une certaine véhémence dans la revendication et la justification des actions effectuées :

C’est parce que cette société que nous préconisons et vers l’édification de laquelle nous marchons ne peut être conçue, édifiée et perfectionnée que par les parias qui pendant des siècles ont subi le fléau de l’exploitation et de l’esclavage, par la faim, la misère et le mépris, que ce furent d’authentiques prolétaires, les centurions de la Colonne de fer qui vinrent à Castellon. Ils vinrent y accomplir une œuvre éminemment révolutionnaire de prophylaxie sociale afin que le terrain ainsi assaini puisse recevoir les premiers jalons sur lesquels doit prendre appui le nouvel État que la Révolution, avec toute sa vigueur et sa réalité, a instauré pour racheter, non seulement l’Espagne, mais l’humanité entière.

La Colonne de fer et le groupe Los Inseparables ont réalisé à Castellon une œuvre de justice et d’orientation. Abolir les injustices et orienter les consciences ou brûler en des brasiers purificateurs les procès-verbaux, constats, instructions judiciaires et dossiers criminels établis contre les pauvres d’esprit, les faibles, les humbles. (...)

(Extrait d’un long article paru dans Fragua Social, le 10 octobre 1936).

Par contre, si l’on en juge par les articles parus dans Linea de Fuego, le journal de la Colonne, au lendemain de l’entrée de la CNT au Gouvernement de Largo Caballero le 4 novembre 1936, l’indignation était à son comble, et les miliciens du Puerto de Escandon ne mâchèrent pas leurs mots à l’adresse des responsables nationaux :

Le télégraphe nous transmet la nouvelle, que nous insérons par ailleurs, de l’entrée de la CNT au Gouvernement.

C’est dire que l’on accepte ce que l’on a toujours dénoncé mettant en pièces, ainsi, les fondements de nos idées.

Dorénavant, on ne parlera plus de liberté mais de soumission à Notre Gouvernement, seul organe compétent pour diriger la guerre et la vie économique.

Quatre ministères sont attribués à l’Organisation Confédérale qui ne répondent en rien aux arguments en faveur de la création du Conseil National de Défense. [3]

Quatre ministères secondaires occupés par quatre individus qui ne se sont jamais intéressés aux problèmes qui maintenant leur seront posés. Nous verrons ainsi, un adhérent du Syndicat des Manufactures et Textiles, très averti des choses de la guerre, au ministère de la Justice. Un orateur (oratrice) et écrivain, spécialiste de thèmes sentimentaux et sociaux à la Santé publique, et un propagandiste professionnel au Commerce.

En fait, il n’existe pas de Départements [4] mais des ministères, il n’y a pas d’hommes experts en la matière, capables d’initiatives personnelles, mais des politiciens incompétents, ineptes.

L’histoire continue, l’État demeure et tout cela au nom d’une Organisation qui se dit libertaire. Jusqu’à quand camarades ?

(Texte mis en évidence dans un encadré en 3e page de Linea de Fuego du 4 novembre 1936).

Ainsi débuta ce nouveau combat des miliciens de la Colonne de fer, au sein de leur propre organisation, contre la militarisation qui concrétisait sur le terrain la politique de participation des anarchistes à l’État.

Ce combat marque son apogée le 5 février 1937 par la convocation d’un Plénum national des Colonnes Confédérales et anarchistes à Valence. C’est, bien sûr, la Colonne de fer qui convoque, en toute indiscipline d’ailleurs, sans même tenir compte de l’existence des différents Comités nationaux du Mouvement libertaire. (Ceux-ci seront invités après le début de la réunion et adopteront l’attitude d’observateurs. Ils devront supporter les critiques virulentes, aussi bien de certains partisans que des adversaires de la militarisation).

Après des débats pratiquement ininterrompus et passionnés d’un bout à l’autre le Plénum se prononcera le 7 février à 6h du matin... pour la militarisation.

La Colonne de fer est vaincue, définitivement. Elle deviendra en mars 1937 la 83° Brigade Mixte.

Est-il possible, maintenant, d’avancer des éléments de réponses aux questions préliminaires ? Il semble bien que l’on puisse affirmer que ce qui fit la réputation parfois détestable de la Colonne de fer fut, au fond, son opposition dans les faits et par les actes à la politique suivie par les instances dirigeantes du Mouvement libertaire. Et de fait, tout le problème posé par la Colonne ne peut se formuler que par d’autres questions maintes fois posées mais toujours sans réponses : pourquoi la participation de la CNT au Gouvernement ? Pourquoi le Mouvement libertaire n’envisagea-t-il jamais sérieusement l’instauration d’une guerre de guérillas ? Deux questions dont on pressent qu’elles sont intimement liées et dont, semble-t-il les réponses sont à chercher dans l’idéologie même, au sens large du terme, de l’Anarchosyndicalisme espagnol de la première moitié de ce siècle. Mais, ce travail reste à faire. Il faudra bien s’y mettre un jour..

 

Autonomie contre militarisation


Intervention d’un délégué de la Colonne de fer au Plénum Régional de Valence (approuvée par la colonne et reproduite par son organe Linea de Fuego, le 17 novembre 1936, Front de Téruel) :

La Colonne de fer doit exposer sa structure, son organisation interne. A ce sujet, la discussion doit porter sur divers points. D’abord sur celui de la militarisation. Car il y a un décret du gouvernement qui prévoit la militarisation de toutes les colonnes, et il y a des camarades qui croient que la militarisation arrange tout.

Nous, nous disons qu’elle n’arrangera rien.

Face aux caporaux, sergents et officiers sortis des académies, totalement ignorants, parfois, des problèmes de la guerre, nous présentons notre organisation, nous n’acceptons pas la structure militaire. La Colonne de fer et toutes les colonnes de la CNT et de la FAI, et même d’autres qui ne sont pas confédérales, n’ont pas accepté la discipline militaire.

Commandement unique ou coordination ?

Dans une motion présentée et approuvée dans une réunion à Valence par la CNT, la FAI, la Colonne de fer, etc., et dans laquelle est considérée nécessaire la création d’un organisme qui serve de liaison entre les forces qui luttent à Téruel et sur divers fronts, on demande la constitution des Comités de guerre et de Comités de colonne, en vue de former par voie de délégation le Comité d’opérations, composé de deux délégués civils et un technicien général militaire comme assesseur, pour chaque colonne, et par le délégué de guerre du Comité exécutif populaire : qui doit servir de liaison entre les colonnes de Téruel et celles des autres fronts.

C’est-à-dire que nous, qui sommes contre ce qu’on appelle le commandement unique, nous propageons par l’exemple et la pratique la coordination de toutes les forces qui luttent. Nous ne pouvons accepter qu’un état-major, qu’un ministre, qui ne connaissent pratiquement pas la situation du terrain, qui ne sont jamais allés sur le champ de bataille, qui ignorent tout de la mentalité des hommes qu’ils commandent (quand cette ignorance ne s’étend pas, au surplus à la technique militaire) nous dirigent d’un bureau et nous donnent des ordres, la plupart du temps insensés. Et comme nous avons dû presque toujours nous soumettre aux ordres du commandement militaire, des délégations de guerre et de l’état-major, nous devons protester et demander la destitution dudit état-major de Valence. Aussi longtemps que nous lui avons obéi, la désorientation était si grande que nous ne savions rien de la situation des autres fronts, ni de l’activité des autres colonnes : nous subissions des bombardements sans pouvoir savoir d’où ils venaient. C’est pourquoi nous proposons la création d’un Comité d’opérations, composé de représentants de chaque centrale d’organisation ; nous voulons, nous, des représentants qui connaissent bien le terrain et savent où aller.

La constitution de Comités de guerre est acceptée par toutes les milices confédérales. Nous partons de l’individu et formons des groupes de dix, qui s’arrangent entre eux pour les petites opérations. La réunion de dix groupes forme une centurie, qui nomme un délégué pour la représenter. Trente centuries forment une colonne, qui est dirigée par le Comité de guerre, dans lequel les délégués de centuries ont voix au chapitre.

Un autre point, c’est celui de la coordination de tous les fronts. Celle-ci sera réalisée par les comités constitués par deux délégués civils, un délégué militaire comme assesseur, outre la délégation du Comité exécutif populaire. Ainsi, bien que chaque colonne conserve sa liberté d’action, nous arrivons à la coordination des forces, qui n’est pas la même chose que l’unité de commandement.

Les marxistes et les républicains ne voulaient pas de cela, parce qu’ils disaient que les colonnes n’ont pas à discuter et que tous doivent respecter ce qu’ordonne l’état-major. Ainsi, mieux valait un échec avec l’état-major que cinquante victoires avec cinquante comités.

Hiérarchie militaire ou fédéralisme ?

Quant à la militarisation, nous voulons bien admettre que les militaires, qui se sont adonnés toute leur vie à l’étude des tactiques guerrières, sont plus avertis que nous, et que leurs conseils valent souvent mieux que les nôtres. Par conséquent, nous acceptons leurs conseils, leur collaboration. Dans notre colonne, par exemple, l’élément militaire, dans lequel nous avons confiance, travaille de concert avec nous et, ensemble, nous coordonnons nos efforts ; mais si l’on nous militarise, la seule chose qui arrivera, ce sera de bouleverser cette norme. Il y a bien la colonne Eixa-Uribes, maintenant Palacios-Uribe, qui est militarisée, mais cette militarisation a été décidée par elle-même. Nous, nous n’avons pas besoin de galons, et par conséquent, nous ne pouvons lui donner raison. Le résultat de cela est qu’on est passé d’une structure fédéraliste à une discipline de caserne, ce que précisément nous ne voulons pas.

On parle également de milices uniques. Nous pensons que le groupement par affinités devra prévaloir demain comme aujourd’hui. Que les individus se groupent suivant leurs idées et leur tempérament. Que ceux qui pensent de telle ou telle façon unissent leurs efforts pour réaliser leurs buts communs. Si l’on forme les colonnes d’une manière hétérogène, on n’arrivera à aucun résultat pratique.

C’est-à-dire que nous ne renonçons nullement à l’indépendance des colonnes et ne voulons nous assujettir à aucun commandement gouvernemental. Nous luttons d’abord pour abattre le fascisme, ensuite pour notre idéal, qui est l’anarchie. Notre action ne doit pas tendre à renforcer l’État, mais à le détruire progressivement, à rendre inutile le gouvernement.

(Tiré de La Catalogne libre, d’André et Dori Proudhommeaux, Editions du « Combat Syndicaliste », Paris, 1970).

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Voir en ligne : Tous les numéros d’Agora (1980-1986) - Sur le site Fragments d’Histoire de la gauche radicale.


[1Linea de Fuego est tiré sur 4 pages à La Puebla de Valverde par des militants du Syndicat de « Artes Graficas » de Valence. C’est un quotidien imprimé, d’information, bien sûr, mais où la plus grande place est faite à tout ce qui touche au domaine culturel. Ainsi sont publiés des poèmes, des nouvelles, des critiques littéraires et bien sûr des articles sur la politique, la sociologie, la philosophie, l’économie etc. Quelques permanents signent quotidiennement leur rubrique mais de nombreux militants s’expriment dans le journal sur les problèmes de leur vie quotidienne, sur le fonctionnement de la Colonne ou sur les grands problèmes nationaux. Par l’intermédiaire de Linea de Fuego sont discutés les problèmes particuliers de la Colonne et sont convoquées les AG. Et puis parfois sont annoncées les épousailles en « Union libre » d’un tel ou d’une telle devant le secrétaire du Comité.

[2Epineux problème que celui-ci. Exemple : Quand telle Colonne, la Colonne de fer disons, entre à Sarion ou à La Puebla et proclame le Communisme libertaire et la « Prise au tas » y a-t-il coercition ou non ? Quel est le rôle de l’Assemblée du village dans tout cela ? Que représente cette Assemblée alors que souvent les jeunes sont au front dans l’un des deux camps ? etc. Voir sur ce sujet : Mintz : L’Autogestion dans l’Espagne révolutionnaire, page 51 « Collectivisation forcée ou spontanée » (Bélibaste, 1970). Egalement et entre autres : Historia oral de la Guerra Civil espanola de Ronald Fraser, Tome II, pages 62 et suivantes.
A noter que Frank Mintz à mis en ligne gratuitement la version Maspero de cet ouvrage à cette adresse : http://www.fondation-besnard.org/spip.php?article3658

[3Consejo Nacional de Defensa : alors que la pression se fait de plus en plus grande pour l’unification du commandement et la participation de la CNT au Gouvernement, celle-ci lance l’idée de Conseil National de Défense. On peut se poser la question de savoir dans quelle mesure ce slogan n’était pas destiné à préparer les esprits à la prochaine collaboration.

[4Le Conseil devait être constitué de Départements et non de ministères. Vertus du vocabulaire !?