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Ernst Toller (1893-1939) : Dramaturge de la révolte

vendredi 8 avril 2022, par Liaison Bas-Rhin (FA) , Martine (CC by-nc-sa)

descriptif

Fils de commerçant juif, né en 1893 à Samotschin (partie de la Pologne annexée alors par la Prusse), Ernst Toller s’engage volontairement lors de la Première guerre mondiale. Réformé pour sa mauvaise santé, il devient un ardent antimilitariste et sa révolte remet radicalement en cause toutes les valeurs des générations de ses pairs. Sa propagande pacifiste lui vaut des poursuites. En 1919, il participe à la République des conseils de Bavière. Il est membre du gouvernement révolutionnaire.

Condamné à mort après l’écrasement des soviets bavarois, sa peine est commuée en cinq ans de forteresse grâce à un mouvement de protestation internationale. C’est alors qu’il commence à écrire, sans jamais séparer sa création littéraire de son engagement militant pacifiste. Il veut illustrer dans son théâtre les thèmes dominants de la révolte sociale dans l’Allemagne tourmentée des lendemains de la « Grande Guerre ».

Quatre drames expressionnistes forment l’essentiel de son œuvre : Die Wandlung (L’Evolution, 1919) ; Der Masse-Mensch (L’homme foule, 1921) qui met en scène l’échec de l’idéal pacifiste devant la violence aveugle ; Der Deutsche Hinkemann (L’Allemand Hinkemann) dont le héros est un blessé de guerre éclopé que l’on exhibe sur les foires où il égorge des souris et des rats pour amuser la foule ; Hoppla, wir leben ! (Hop-là, nous vivons !, 1926) où Toller fustige la société allemande de la République de Weimar, son chauvinisme et son absence de démocratie véritable. Il laisse aussi une œuvre poétique : Requiem für die gemordeten Brüdern (Requiem pour les frères assassinés, 1926).

Chassé d’Allemagne par l’avènement de Hitler, Toller poursuit en exil son activité antifasciste, notamment en Espagne où il s’occupe des enfants des réfugiés. Désespéré par l’abandon de la Tchécoslovaquie à Hitler et par le triomphe de Franco, il se pend à New York dans une chambre d’hôtel en mai 1939.

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