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L’USI au cours de l’après-Guerre 1949-1970

vendredi 28 août 2020, par Noyaux libertaires d’usines et d’entreprises de Milan (CC by-nc-sa)

Les antifascistes en exil et surtout ceux qui sont contraints à la relégation s’accordent déjà en 1943 pour reconstruire à la chute du fascisme un seul syndicat unitaire ; un tel accord est pris entre les représentants des partis, des mouvements antifascistes et en conséquence aussi par les anarchistes, les­quels renoncent à la reconstruction de l’USI qui organisait avant le fascisme un demi-million de travailleurs. En fait, l’USI — dans un ingénieux hommage à l’unité syndicale, unité tacti­que des directions et non des exploités — se fond après la Libération dans la CGL unitaire et ce sera peut-être cette fusion qui déterminera la fin, la mort de l’anarcho-syndicalisme en tant que mouvement organisé depuis l’après-guerre à aujour­d’hui, puisque l’unité syndicale tant décantée depuis 1947 se brise, provoquant successivement la naissance de la CGIL [1], de la CISL [2] et l’UIL [3].

Les anarcho-syndicalistes de l’USI restent dans l’espoir de réaliser une impossible unité réelle au sein de la CGIL, social-communiste, s’organisant dans le « courant anarchiste de défense syndicale ».

En 1950, une poignée d’anarcho-syndicalistes reconstruit l’USI, une reconstruction qui échoue à partir du moment où seule une faible minorité réintègre l’organisation renouvelée tandis que le gros des syndicalistes libertaires reste à l’intérieur de la CGL dans le courant des « Comités de défense syndicale ». Cet échec s’étale sur quelques années et provoque une méfiance chez le plus grand nombre de militants du mouvement ouvrier, même si l’expérience recueille quelques noyaux consistants dans les zones théoriquement d’influence syndicaliste libertaire (à Carrare parmi les travailleurs du marbre, Gênes, Sestri parmi les métallurgistes, etc.) vivant à l’ombre de l’ancienne force. La ténacité de quelques vieux militants réussit donc seulement à maintenir en vie le simulacre de l’Union Syndicale Italienne qui, au lieu de croître, va continuer à s’éteindre au cours des années 50-60.

A la fin des années 60, une redécouverte du syndicalisme révolutionnaire s’effectue de la part d’importantes minorités prolétaires qui commencent à contester la bureaucratisation des centrales « réformistes » critiquant l’esprit de conciliation et leur direction. Cela survient dans la mouvance de la « contes­tation globale » qui naît parmi les étudiants et les jeunes pour s’élargir aux travailleurs qui retrouvent les armes de la démo­cratie directe, l’organisation autonome de base et l’action directe comme méthodes de lutte pour la conquête des objectifs prolétaires. Mais la relance de l’action syndicaliste révolution­naire n’est pas l’œuvre de la lueur de l’Union Syndicale Ita­lienne qui existe encore, mais plutôt de l’action des groupes — et des mouvements qui tout en se réclamant théoriquement du Marxisme-Léninisme adoptent dans la pratique des métho­des de lutte qui appartiennent à la tradition libertaire agissant sur un plan de refus de la délégation (« nous sommes tous des délégués ») de refus de la bureaucratie et du verticalisme en faveur de l’assembléisme afin que les luttes et les décisions soient prises et menées par les exploités eux-mêmes. La matrice libertaire d’une telle conception est indiscutable comme peuvent l’être la participation et l’adhésion de larges couches libertaires de la nouvelle génération à la fin des années 60 à de tels mouvements, lesquels se développeront sur la matrice libertaire et prendront politiquement de toutes autres directions.

Des groupes anarchistes essayent, en s’appuyant sur la poussée de la base ouvrière rebelle et anti-bureaucratique de faire revivre l’USI comme par exemple à Milan où est cons­tituée au printemps 1969 une « Section USI »-Bovisa qui relie entre eux quelques Comités Unitaires de Base (CUB) parmi lesquels celui très actif de l’ATM dans les tramways. L’heureuse tentative de Milan et d’autres zones de donner de l’essor à la naissance d’une organisation prolétaire de base hors de l’influence syndicale est interrompu brusquement par les bom­bes du 25 avril 1969 à cause desquelles sont injustement inculpés les anarchistes. A partir de ce moment et durant les années suivantes, tout effort des travailleurs libertaires sera dédié à la contre-information sur les lieux de travail pour démontrer et faire comprendre à l’opinion publique narcotisée par la presse du régime le pourquoi des bombes et de leur imputation aux anarchistes. Un effort énorme qui donne au mouvement de nouvelles sympathies ; et au moment où l’opération de contre-information donne des résultats positifs il réapparaît au sein du mouvement la nécessité impérieuse d’une insertion libertaire dans les luttes, d’une organisation nationale pleinement anarcho-syndicaliste.

Par rapport à la période qui va de l’après-guerre à maintenant nous ne parlons plus aujourd’hui d’envisager par le haut ou de l’extérieur une énième « reconstitution » de l’USI qui servirait bien peu si elle n’était pas soutenue par une force réelle ; dans ce but il existe une fleuraison d’initiatives spontanées ou organisées (comme les noyaux libertaires d’usine, la coordination des travailleurs anarchistes, qui proposent la reconstitution des structures de base tels les Conseils d’usine et les Comités unitaires de zone, qui s’organisent déjà en noyaux de l’Union Syndicale Italienne) recouvrant la totalité du territoire national et projetés vers la croissance de l’anarcho-syndcalisme devant se jeter dans le futur dans un mouvement de masses organisé comme l’a été par le passé l’USI. L’action anarcho-syndicaliste n’est donc pas morte parmi les travailleurs italiens tant que les « déviations anarcho-syndicalistes » sont constamment craintes, périodiquement dénoncées et condamnées par les directions syndicales.

Différentes initiatives furent prises en tant qu’USI à la fin des années 60, comme par exemple parmi les travailleurs du marbre de Carrare où les ouvriers libertaires établissent au cours d"une assemblée un document dans lequel après avoir rappelé les luttes menées il y a un siècle pour la conquête des 8 heures et puis celles pour la conquête des 6 heures (à Carrare), proposent une discussion à tous les travailleurs du marbre pour atteindre l’objectif de la conquête des 5 heures comme journée de travail. Après avoir analysé la situation spécifique de Carrare et de la fuite de la main-d’œuvre le document s’arrête sur le syndicat ou mieux sur le « mou­vement syndical » :

[...] Le mouvement syndical a finalement compris que ses devoirs et ses objectifs sont plus politiques (réduction de l’horaire de travail, transports publics, logement, santé, école, participation à la vie de l’entreprise) qui au contraire sont typiquement revendicatifs, inévitablement récupérables par le système... et selon les syndicalistes libertaires de l’USI de Carrare, le mouvement syndical a réalisé le saut qualitatif (mi­sant plus sur les réformes de caractère structurel) qui mènera à revendiquer la socialisation intégrale des biens de production : à l’autogestion ouvrière. Il est fait naturellement une nette dif­férence entre Mouvement syndical et démagogie des directions syndicales : ces dernières n’ont pas fait correspondre une poli­tique syndicale correspondant à la poussée unitaire des mas­ses, mais au contraire ont répondu avec une action insuffi­samment consciente dans la conduite des luttes pour les conventions collectives.

On dénote que l’attitude de l’USI de Carrare n’est pas d’une franche hostilité envers les confédérations syndicales, elle ne met pas en avant la lutte hors des médiations confédérales ; cela est compréhensible en fonction des dures luttes sur le plan national (automne chaud et débordement par les pro­létaires des centrales syndicales CGIL-CISL-UIL) où le prolétariat descend dans la rue et agit sans intermédiaire pour la conquête de ses objectifs. L’analyse continue, clarifiant le type des revendications prolétaires : l’augmentation de la prime de rendement, le quatorzième mois, les comités d’étude et de prévention des accidents du travail, les services sanitaires. Tout en n’étant pas des revendications manquées, ce sont pour­tant des revendications « boiteuses » facilement et ponctuellement récupérables par le système : elles sont « boiteuses » parce que l’on doit avoir le moins possible besoin de l’infirmerie sur le lieu de travail ou du comité d’étude et de prévention des accidents du travail. Il faut déterminer ici l’objectif juste, l’objectif qui représente une conquête inaliénable, à savoir non-­récupérable par le système ; un tel objectif comprend la réduc­tion de l’horaire de travail à parité salariale (dans le cas parti­culier de Carrare on se dirige vers la journée de travail de 5 heures : en fait, déjà depuis 1911, les travailleurs des carriè­res de marbre avaient conquis avec les luttes anarcho-syndica­listes les 6 heures de travail par jour). La réduction de la journée de travail ne s’impose pas seulement pour diminuer de moitié les accidents du travail mais aussi [...] pour coïncider avec les exigences générales de meilleures conditions de vie qui se manifestent dans le monde entier, que ce soit dans le cadre du travail ou en dehors, de façon à ce que chacun puisse jouir d’un temps libre plus large pour se dédier avec plus de participation aux événements culturels, politiques et sociaux. Un autre exemple, outre Carrare, c’est celui de Gênes qui est une autre zone de tradition historique de l’USI où « les Anarcho-syndicalistes de l’USI » (comme ils signent dans une série de tracts et de documents) sentent la nécessité de se secouer et de secouer le mouvement de la torpeur dans laquelle il vit désormais depuis plusieurs années de façon à se réinsérer dans la pratique des luttes prolétaires : [...] nous sommes définis comme des rêveurs ingénus. Alors que les rêveurs ingénus sont plutôt ceux qui espèrent pouvoir enrayer le mécanisme capitaliste alors qu’il se perfectionne toujours de plus en plus et se concentre au niveau international, avec quelque réforme qui n’entame en rien les rapports de pouvoir, qui ne change pas notre condition d’exploités, mais qui est un instrument dans les mains du capitalisme avancé, une tentative de nous intégrer toujours plus dans le processus productif, dont le coût retombe sur le prolétariat lui-même... :

La propagande contre les illusions réformistes et auto­ritaires — se fait entendre — dans l’organisation des conseils, dans les différentes situations dans lesquelles s’effectue l’ex­ploitation (usine, quartier, école, armée) dans la lutte contre le système bourgeois pour les objectifs qui garantissent l’auto­nomie ouvrière des pièges du capital.

A la différence des syndicalistes de Carrare, ceux de Gênes avancent l’alternative libertaire. C’est une conséquence logique par rapport aux positions Carraraises puisque désormais les syndicats ont récupéré presque toute la potentialité révolutionnaire exprimée par les masses de jeunes et de prolétaires dans la période qui précède et suit l’automne chaud.

La propagande et les luttes des « Anarcho-syndicalistes de l’USI » sont destinées à faire pénétrer dans la masse des exploités les luttes contre la différence entre les catégories, celle-ci étant une arme aux mains du patronat pour mieux diviser la classe ; la conscience du refus des heures supplémentaires et pour l’obtention immédiate et non par étapes de la réduction de l’horaire de travail (40 heures hebdomadaires).

De plain-pied dans la réalité ils agissent en faisant de la propagande et en appuyant sur des problèmes déterminés tels que la nocivité, le travail aux pièces, la fonction des délégués d’atelier, les conseils d’usine (CDF) et les conseils de quar­tier. Instruments créés à l’origine à la base mais récupérés dans un second temps soit par les syndicats ou par les autorités civiles qui les ont transformés en courroie de transmission entre les directions et la base.

Stuart Christie.

Dans les années qui vont de la reconstitution de l’USI en 1950 à 1960 il n’y a pas eu de luttes entreprises, dans le sens où les militants ont agi dans leur réalité particulière sans réunir des situations réelles intéressantes. Ce fait peut aussi se démontrer en parcourant les bulletins de l’USI (USI : Bul­letin d’information, Gênes-Pegli) ronéotypés dont la parution a eu lieu trois ou quatre fois par an. La bonne volonté de quel­ques camarades est tenue en l’absence d’autre moyen, à faire de la contre-information syndicale en reproposant des écrits de figures historiques comme A. Meschi, à informer des évé­nements qui arrivent dans le monde comme les massacres du Congo, à secouer de leur torpeur les masses pour les pous­ser à exprimer leur solidarité envers les anarchistes de l’Espagne franquiste comme dans le cas de l’arrestation en Espa­gne et de la condamnation de Stuart Christie.

C’est justement autour des événements de l’Espagne que l’USI (surtout la section de Gênes-Pegli) organise quelques « assemblées anti-franquistes » par l’intermédiaire d’un « Comité de Libération pour l’Espagne Libre ». Cette démonstration claire montre comment depuis toujours les travailleurs libertaires regardent l’Espagne et l’enseignement qu’elle a donné dans le bref « été de l’anarchie » de 1936-39.

En principe, les publications de l’USI contiennent, en plus des événements quotidiens, toute une série d’articles historiques (des résolutions du congrès de Saint-Imier à la publication inté­grale en feuilleton de brochures du type de « La révolution sociale en Italie ») toujours centrés sur un discours libertaire, de façon à offrir des instruments aux masses, instruments repris de l’expérience prolétaire.

Dans l’action pratique, en plus de la présence libertaire dans quelques usines (comme à l’Ansaldo à Gênes), la section de l’USI de Gênes-Sestri est très active, elle organise et par­ticipe à différentes initiatives comme sur le problème des em­ployés techniques licenciés par limite d’âge mettant à leur disposition non seulement les locaux mais aussi les instruments pour la lutte (avocat, presse, circulation dans le pays des informations). Un autre niveau d’intervention consiste dans « La dénonciation des fraudes dans les organismes administratifs » et la corruption déterminée par la bureaucratie et par l’hégé­monie des partis. Dans cet esprit les municipalités de Rome et de Bologne sont dénoncées car il y est mené une politique de prise en charge clientéliste de la population par les partis qui se partagent le gâteau.

En 1966, en vue du 4e congrès de l’USI, les militants syn­dicalistes sont engagés dans un débat pré-congrès auquel par­ticipent outre les militants isolés de toute l’Italie, toutes les sections présentes sur le plan national : USI de Forli, USI de Carrare, USI de Gênes-Pegli, USI de Piombino, USI de Sestri.

On discute avant tout des statuts ou plutôt des principes de l’Union Syndicale Italienne qui sont les suivants depuis la reconstitution de 1950 :

PRINCIPES DE L’UNION SYNDICALE ITALIENNE

Ire Partie

1) L’Union Syndicale Italienne, adhérente à l’AIT (Asso­ciation Internationale des Travailleurs) est constituée.
2) L’Union Syndicale Italienne est l’organisation nationale de tous les travailleurs de force et de la pensée, de chaque sexe et nationalité, résidant en Italie qui se proposent d’atteindre avec leurs propres forces l’émancipation de l’homme en se libérant de toute domination économique, politique, morale.
3) Elle a pour but de substituer à la présente société auto­ritaire et capitaliste, l’organisation fédéraliste et rationnelle de la production et de la répartition ; à la lutte entre les hommes, la solidarité humaine.
4) Tandis qu’elle tend à la socialisation des moyens de production et d’échange, l’abolition de l’état et des dogmes, l’Union Syndicale Italienne s’emploie à réaliser pour les tra­vailleurs toutes les améliorations matérielles et morales immédiates : diminution de la journée de travail, augmentation du pouvoir d’achat, respect et hygiène sur le lieu de travail, etc., ce que le rapport de force consent en temps et en lieu.
5) L’Union Syndicale Italienne est autonome. Elle ne dépend d’aucun parti politique, mouvement spécifique, philosophique ou religieux, etc., et se refuse à suivre qui que ce soit dans des actions non définies. Elle refuse toute alliance permanente. Elle s’engage seulement dans des actions limitées et bien définies ; tout adhérent qui serait candidat politique ou candidat dans les pouvoirs publics cesserait automatiquement de faire partie de l’Union Syndicale Italienne.
6) L’Union Syndicale Italienne combat la hiérarchie des salaires et des revenus, facteur, telle la hiérarchie, de désunion entre les travailleurs. Elle ne reconnaît pas l’échelle des valeurs parce que non seulement celle-ci est une création artificielle, mais qu’elle ne peut exister que dans une société fondée sur l’antagonisme des intérêts.
7) La structure organique et le fonctionnement de l’USI sont de type fédéraliste, contraire à toute centralisation bureau­cratique et corporative.
8) Dans le cas où l’afflux d’éléments hétérogènes donne lieu à un vote majoritaire dans un but déviationniste du carac­tère originaire de l’USI, celle-ci est automatiquement dissoute et on entend la reconstruire séance tenante selon les normes de l’esprit du présent statut avec le droit exclusif à tout le capital social.
9) Dans le cas où une section locale ou de métier devrait se dissoudre, son capital social sera légué à l’USI et si l’USI devait se dissoudre, son capital social serait légué à l’AIT.
10) Le présent statut peut être seulement modifié par un congrès national, si celui-ci ne signifie toujours pas une déro­gation à l’esprit informateur des principes de l’USI.

IIe Partie

11) Les membres chargés des taches organisationnelles pour le fonctionnement de l’USI, librement élus par les organisés, effectuent leur mandat exécutant tour à tour les décisions des assemblées.
12) Les organes de l’USI (commission de métier, de sec­tions provinciales, régionales, nationales) sont exécutives tan­dis que sont décisionnelles les assemblées de métiers et des sec­tions provinciales, régionales et nationales.
13) Chaque commission ou délégué est un organe exécutif de l’assemblée qui l’a nommé et s’occupe seulement des tâches dont il est mandaté.
14) Les membres de la commission nationale sont élus directement par les organisés, lesquels peuvent les remplacer cha­que fois qu’ils le jugent opportun.
15) La commission nationale a aussi le rôle de commission de contrôle de l’organe officiel de l’USI (journal).
16) Le congrès de l’USI, qui aura lieu chaque année, est organisé par la commission nationale dont la fonction exécu­tive dépend des décisions des assemblées de sections et de métiers.
17) Le Congrès National peut être aussi convoqué extraordinairement chaque fois que la majorité des adhérents le demande, les dispositions du point 16 restant valables.
18) L’USI tire ses moyens financiers des cotisations.
19) Le capital social de l’USI sert exclusivement pour l’activité syndicale.

Dans le débat pré-congrès, la section USI de Sestri-Ponente avance la proposition de centrer la rencontre sur quelques thè­mes dont :

 problème des travailleurs, conventions collectives, métho­des de lutte, revendications ;
 presse : nécessité de publier un journal « Organe de l’USI » ;
 position de l’USI face au fléau de la guerre.

La pratique que peut avoir une organisation de travail­leurs pour faire comprendre les positions que devraient avoir les sections de lutte est vue, par les militants de Sestri-Ponente, comme une nécessité impérieuse (au moment où toute la classe est en lutte pour le renouvellement des conventions collectives) qui va au-delà de la conquête de quelques sous (aussitôt récupérables par le système lui-même) ; il est nécessaire de faire comprendre les actions intéressantes : supprimer les dispropor­tions, ramener les salaires les plus bas au niveau des plus hauts, déterminant ainsi la « solidarité active » entre les exploi­tés. Objectifs à atteindre utilisant l’action directe et décidée [...] et marcher vers d’autres buts qui se trouvent en avant... Au cours de ces dernières années le mouvement libertaire a toujours eu peur de « se salir les mains » en allant faire de l’in­tervention syndicale avec les autres confédérations (ou comme les confédérations), il a toujours eu peur de ne plus être « puriste » en acceptant un certain terrain d’intervention.

Cet état de fait fut rencontré par les travailleurs libertaires de Sestri-Ponente qui font connaître leur expérience d’intervention dans la zone et surtout dans le cas spécifique pour les travailleurs licenciés de chez Bruzzo ; la solidarité que l’USI a apporté à ces travailleurs, outre la présence dans la lutte contre les licenciements, a permis qu’un grand nombre de per­sonnes s’approchent et prennent connaissance d’une façon différente de faire du syndicalisme. Il faut cesser, donc, de regar­der en jugeant ce qui se passe (caractéristique d’une phase du mouvement libertaire), il faut être présent sans peur de perdre le « purisme » idéologique, il faut que toutes les sections se mettent d’accord non seulement pour une intervention de soli­darité mais de pratique, de lutte... [...] apparaît la nécessité de l’intervention collective —Genova Sestri, Piombino, Livourne, Carrare, Forli, Rome, Vintimille, Bologne, partout où il y a même un simple compagnon de l’USI. Prendre simultanément et collégialement des mesures qui soient matériellement identiques selon la circonstance....

En pratique, les camarades de Sestri-Poniente poussent afin que de positions abstraites, l’USI se transforme en agitatrice et entraîneuse de situations de luttes. Mais toutes les sections ne retiennent pas utile un congrès à court terme (Rome, Ventimille) surtout à cause du peu de clarté qu’il y a entre les Anarchistes face à l’anarcho-syndicalisme. En fait, dans l’orga­nisation spécifique nationale (Fédération Anarchiste Italienne) prenant le doute que le syndicalisme révolutionnaire puisse apporter aux masses l’idéal anarchiste (ce plan-là est retenu possible seulement pour l’organisation spécifique) ; il se dégage pour cela une conception différente entre les secteurs libertaires par rapport à l’intervention dans le social. Les anarcho-syndicalistes, eux, retiennent comme nécessaire l’action syndicaliste, car si celle-là manquait (n’apportant pas parmi le prolétariat les idées d’action directe, de refus de la délégation...) l’idéal anarchiste se réduirait simplement à une idée accessible à une élite mais en dehors des masses ; et comme il est connu, seules les masses peuvent changer leur propre sort (l’émancipation du prolétariat sera l’œuvre du prolétariat lui-même). Cette clarification faite dans le mouvement spécifique, on pourra avancer plus unis et efficacement.

SIX QUESTIONS AUX ANARCHISTES

 

1) Le problème ouvrier est-il fondamental pour la vie du Mouvement ? Pourquoi ?
2) Considères-tu encore valable d’un point de vue pratique la lutte syndicale ? Pourquoi ?
3) Considères-tu qu’un syndicat d’inspiration anarchiste, comme par exemple la CNT espagnole, puisse donner au Mou­vement anarchiste italien une plus grande possibilité de péné­tration au sein des masses sans diminuer les principes fonda­mentaux de l’Anarchisme ?
4) Considères-tu cohérent que chaque camarade s’occupe du problème ouvrier en adhérant à tel ou tel syndicat ?
5) Considères-tu que, dans les conditions dans lesquelles agissent actuellement les organisations syndicales soient encore valables — pour les masses ouvrières italiennes — les concepts de la guerre de classe révolutionnaire et soit possible la consti­tution d’une organisation syndicale à tendance sorélienne, qui eut ses théoriciens italiens avec Enrico Leone et Arturo Labriola première manière (dans la mesure où il finit ministre du Tra­vail).
6) En examinant les activités que mènent depuis des années les anarcho-syndicalistes italiens et leurs publications, considères-tu qu’elles sont plus voisines de celles que pratiquent les anarcho-syndicalistes de la CNT ou de celles d’inspiration soré­lienne ?

Avec cette initiative des travailleurs libertaires du Latium (« notes sur le mouvement ouvrier ») élargie à toutes les sec­tions de l’USI, il s’engage un autre débat dans le but de cla­rifier, une fois de plus, ce que pensent les anarchistes italiens de la question du mouvement ouvrier et du syndicalisme révolutionnaire. A un moment où, comme il est apparu dans le débat pré-congrès dont nous parlions ci-dessus au sein de l’organisation spécifique, la FAI où prévaut la méfiance face au syn­dicalisme, fût-t-il libertaire.

Dans chaque section se développe le débat et les positions apparaissent presque identiques, surtout en ce qui concerne le premier point : le problème ouvrier est-il fondamental pour la vie du mouvement ? Assurément, il est fondamental. Il fait partie intégrante de la vitalité du mouvement ; sur ce point les syndicalistes libertaires sont d’accord, lesquels se réclament pour donner plus de poids à leurs positions, aux délibérations du Congrès de Saint-Imier (1872) et surtout au 4e point des prin­cipes. A Saint-Imier, dans le Jura suisse, zone de tradition anarchiste (dont les idées étaient répandues chez les travail­leurs de l’horlogerie) en 1872 se réuniront les délégués anti ­autoritaires de la première Internationale pour prendre des décisions face au coup de main réalisé par les « autoritaires » et spécialement par Marx. Lesquels, dans un congrès à La Haye convoqué en grand secret et en l’absence des anti-autori­taires, supprimèrent un des principes fondamentaux de l’In­ternationale. Celui concernant la suppression de l’État : pour eux, la suppression de l’État n’avait plus de valeur, mais la « conquête » de l’État, donnant ainsi naissance à la théorie de la « dictature du prolétariat ». Voilà la raison qui provoqua la scission entre les autoritaires et les anti-autoritaires ; ces der­niers se réuniront à Saint-Imier, réaffirmant les principes anti­autoritaires qui seront repris par le mouvement anarchiste international.

Il est rappelé ci-dessous le point 4 des décisions de Saint-­Imier qui concernent le mouvement des travailleurs auquel se réclament les syndicalistes de l’USI pour pousser tous les anarchistes à entrer dans le vif des luttes et sortir de l’iso­lement dans lequel ils se sont renfermés.

[...] la liberté et le travail sont la base de la morale, de la force, de la vie et de la richesse de l’avenir. Mais le travail, s’il n’est pas librement organisé, devient oppressif et improductif pour les travailleurs et c’est pour cela que l’organisation du tra­vail est la condition indispensable de la réelle et complète éman­cipation de l’ouvrier [...]

[...] le travail ne peut s’exercer librement sans la possession des matières premières et de tout le capital social, et ne peut s’organiser si l’ouvrier en s’émancipant de la tyrannie politi­que et économique ne conquière pas le droit de se développer complètement avec toutes ses facultés. Tout État et précisément tout gouvernement et toute administration des masses popu­laires, exerçant leur pouvoir de haut en bas, étant nécessaire­ment basés sur la bureaucratie, l’armée, l’espionnage et les prê­tres ne pourront jamais établir la société organisée sur le tra­vail et la justice, puisque de par sa nature même, l’organisme l’étatique est fatalement poussé à opprimer celui-là et à nier celle-là.

L’ouvrier ne pourra jamais s’émanciper de l’oppression sécu­laire s’il ne substitue pas à l’État tentaculaire et démoralisant, la libre fédération de tous les groupes de producteurs basés sur la solidarité et l’égalité [...]

[...] En fait, on a déjà tenté en différents endroits d’organiser le travail pour améliorer la condition du prolétariat mais même la plus petite amélioration est immédiatement rattrapée par la classe privilégiée qui s’efforce, continuellement, sans frein ni limites, d’exploiter la classe ouvrière. Mais l’avantage de cette organisation est telle que, même dans l’état actuel des choses, on ne saurait y renoncer. Elle fait fraterniser toujours plus le prolétariat dans la communauté des intérêts, l’exerce à la vie collective la prépare à la lutte suprême.

Mieux encore, l’organisation libre et spontanée étant celle qui doit substituer l’organisme privilégié et autoritaire de l’état politique, sera une fois instaurée, la garantie permanente du maintien de l’organisme économique contre l’organisme politi­que. En conséquence, laissant à la pratique de la révolution sociale les détails de l’organisation positive, nous entendons orga­niser et rendre solidaire la résistance sur une large échelle [...]

Malgré la période de reflux de la classe travailleuse du début des années 60, un reflux causé par la liquidation de la lutte par les syndicats par le biais des accords anti prolétaires avec le patronat (comme dans le cas de la « juste cause » pour les licenciements) qui pousse un grand nombre de travail­leurs à déchirer leur carte et à se désintéresser de toutes les questions syndicales, les syndicalistes libertaires voient dans la couche prolétaire d’avant-garde (qui ne se reconnaît plus dans le syndicalisme officiel) l’élément principal avec qui se rassembler syndicalement dans un but révolutionnaire.

La conclusion est donc que la lutte syndicale est encore valable au lieu d’être très valable en tenant compte du fait que les travailleurs doivent s’affronter aux problèmes... la lutte ouvrière, dans la conception qu’en ont les anarchistes, a une expérience positive qui peut beaucoup influencer ces forces restées sur la brèche. C’est là que nous devons être attentifs, intervenir avec toutes nos énergies pour reconquérir les véritables droits de la classe ouvrière. Pour cela la structure syndicale de l’USI reproduit celle adoptée par la CNT espagnole, elle est l’organisation révolutionnaire qui se place comme le rassemblement de toutes ces initiatives comme les « Comités d’agitation » et les « Comités d’action directe » qui sont apparus sur l’initiative de camarades libertaires dans différentes localités dans des campagnes ou des situations préci­ses comme la sauvegarde de l’emploi.

De tels « Comités d’agitation » et « Comités d’action direc­te » n’ayant pas la possibilité de se poser comme mouvement global révolutionnaire contre le patronat agissant seulement dans des circonstances déterminées et isolées, demeurent sté­riles parce que incompris, et s’épuisent d’eux-mêmes. De là la nécessité de l’USI comme organisation qui élargit le front des luttes prolétaires et recueille tout le potentiel révolutionnaire des masses sans se mettre en contradiction avec les principes libertaires.

Du moment qu’elle n’est pas et qu’elle ne peut devenir autoritaire parce que ce sont eux-mêmes les travailleurs orga­nisés qui déterminent sans intermédiaire les luttes et les moyens à travers l’action directe. Donc, un syndicat d’inspiration anar­chiste n’est pas seulement un moyen valable de pénétration dans la masse travailleuse mais aussi un moyen de préparation et de formation consciente du travailleur ignorant les concep­tions anarchistes. Celui-ci peut en prendre conscience graduel­lement jusqu’à devenir partie intégrante de l’anarchisme au fur et à mesure qu’il devient parti active du syndicalisme révolutionnaire comme le poursuit l’Union Syndicale Italienne : l’Union Syndicale qui a resurgi des ruines fumantes d’une destruction imminente, avec le poids de l’exil, de la prison et des persécutions de ceux qui se sont dédiés à la lutte pour la liberté et la justice sociale du pays et du monde entier. Sa réapparition est redevable aux militants-mêmes de la glorieuse USI du passé qui en ont décidé la relance en 1950. Les exi­gences de la situation étaient tout aussi urgentes que peut être en ce moment une USI bien développée avec une réelle capacité. C’est une des raisons qui déterminent la légitimité de l’existence d’un anarcho-syndicalisme dans un pays capitaliste comme l’Italie où le travailleur est exploité, outragé, mortifié et affronte continuellement la lutte pour une libération totale de l’esclavage.

Du débat mené dans les sections de l’USI, il ressort non seulement la volonté mais aussi l’invitation adressée à tous les anarchistes italiens afin qu’ils s’engagent dans les luttes quo­tidiennes comme par le passé puisque c’est dans les luttes et non hors d’elles que l’idée libertaire prend force pour rester ancrée dans la masse. Dans le cas contraire elle devient une méthode philosophique de conception de la vie.

En conséquence, la section USI de Gênes-Sestri présente une motion, conséquence du débat entre les sections et sur laquelle les travailleurs de l’USI concordent. Elle s’adresse au Mouvement Anarchiste.

TENANT COMPTE que l’intérêt des anarchistes pour le mouvement ouvrier est partie intégrante, comme les autres activités, de la vitalité du Mouvement Anarchiste ;

CONSIDÉRANT que depuis longtemps le syndicalisme est pratiqué par les centrales syndicales rattachées aux partis, il se place directement ou indirectement sur le plan d’une colla­boration sans pudeur avec le capitalisme d’État et privé dont les attitudes portent le Mouvement Ouvrier à s’affaiblir complètement et graduellement ;

CONSIDÉRANT, pour la raison énoncée ci-dessus, l’impuis­sance des dites centrales syndicales, cette impuissance qui per­met à l’intransigeance du patronat de réaliser ses objectifs, imposant des licenciements massifs, des suspensions du travail à un grand nombre de travailleurs et d’autres injustices non moins graves qui portent préjudice au droit humain de vivre à ceux qui produisent tout ;

TENANT COMPTE des rapports entre les innombrables Ser­vices structurés existant aujourd’hui, qui se substituent à l’État, avec les centrales syndicales, dites officielles, qui sont mises plusieurs fois sur le même plan que le triste corporatisme fas­cisme convergent avec la conception d’état ou, comme l’on dit, pour les syndicats « autonomes » de coexistence. Elles déter­minent une nouvelle classe d’élite syndicale de parti qui pré­sente de graves conséquences pour les travailleurs ;

TENANT COMPTE du réel mécontentement existant parmi les travailleurs pratiquant l’insubordination et la rébellion au dirigisme patronal ainsi qu’au syndicalisme de parti ;

ESTIMANT à la lumière des faits l’œuvre profitable des anarcho-syndicalistes de l’Union Syndicale Italienne qui tra­vaillent depuis 1950 dans la vitalité du mouvement ouvrier, tournés vers la transformation intégrale de l’actuelle société en une société d’individus libres et égaux réalisée par l’œuvre des travailleurs eux-mêmes, de par sa nature elle fait partie du patrimoine d’affinité convergent avec le développement de la FAI ;

CONSTATANT qu’il y a des symptômes de vive expression et de volonté de créer des sections syndicales adhérentes à l’USI, dans les différentes localités où se prononcent déjà des camarades anarchistes pour la concrétisation de leurs aspira­tions d’anarcho-syndicalisme, pour l’action directe de tous les exploités ;

IL EST RECONNU que ces éclaircissements et ces instances doivent être l’objet d’un débat en congrès, à la suite duquel par­ticiperont les camarades de toutes les localités qui s’intéres­sent à une telle question. Il est donc indispensable que ces initiatives et ces forces vives prennent corps, évitant le gaspillage d’énergies et pour un tel besoin, on peut voir si la FAI dis­pose des éléments préparés à la coordination, réunissant, infor­mant, encourageant, suggérant dans le sens positif, ceux qui veulent approfondir la participation directe au mouvement ouvrier ;

IL EST SUPERFLU de rappeler que la presse anarchiste, surtout l’organe de la FAI, réserve des colonnes pour le mou­vement ouvrier dans l’esprit d’une activité coordonnée, péné­trante, éducative aux luttes ouvrières même si elles proviennent des camarades de l’Union Syndicale Italienne — étant entendu que tout ce qui n’est pas publiable est envoyé au Bulletin Inté­rieur pour une plus grande clarification et l’ouverture d’un débat sur la question auquel peuvent participer tous les cama­rades, devenant de cette façon une gymnastique éducative de préparation du militant anarchiste.

Sur ces points les anarchistes de la région de Gênes adhé­rant à l’Union Syndicale Italienne, section de Sestri-Ponente, s’engagent à l’aide de leur contribution matérielle et morale à faire en sorte que l’action des anarchistes devienne plus importante dans l’avenir : la situation l’exige, nous revendi­quons l’essence et le vrai visage du mouvement ouvrier.

UNIS NOUS SERONS UNE FORCE

La volonté d’une poignée de vieux militants de l’histo­rique USI, continuateurs et propagateurs au cours de la difficile situation de l’après-guerre d’un mouvement syndica­liste libertaire qui fut loin d’être le mouvement de masse qui s’exprima jusqu’en 1922, verra réapparaître à la fin des années 60 l’action directe au sein du prolétariat des grands centres industriels au niveau national. En 1968, à la veille de l’au­tomne chaud, au moment de la révolte de la jeunesse, les vieux bulletins de l’USI laissent la place à un véritable journal — Lotta di Classe — organe de l’Union Syndicale Italienne : on commence déjà à entrevoir par lui un saut qualitatif du mouvement et cela par la réalité des situations dans les­quelles il agit comme dans les Comités unitaires de base des tramways à Milan, à la Ferrari de Maranello, dans les usines de Sestri...). Un saut qualitatif qui sera momentanément stoppé par la chasse à l’anarchiste que le pouvoir préparait avec les bombes de Milan.

Voici dans ses grandes lignes l’expérience de l’USI avant t après le fascisme jusqu’à la fin des années 60. A partir de ce moment jusqu’à maintenant, l’USI a été dépassée (dans le sens de l’intervention dans les luttes) par toute une série d’initiatives autonomes comme les Comités de lutte, les CUB, les assemblées autonomes, les noyaux libertaires d’usine radi­calisés dans l’affrontement de classe et tendant à la création d’une mouvance révolutionnaire autonome au sein du prolé­tariat.

Le moment du choix pour les travailleurs libertaires est arrivé : continuer d’être à la remorque des différents partis, mouvements, centrales syndicales ou être de nouveau un élément mobilisateur projeté vers la construction autonome liber­taire de classe. Il n’y a pas de doute sur le choix de ce dernier point, il s’exprime depuis longtemps une discussion rigoureuse à propos du moment et des méthodes pour y arriver. Et cette fois on ne commence pas avec le vide mais avec un bagage d’expériences réelles.


[1La Confédération générale italienne du travail (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, CGIL) est un syndicat italien créé en 1944 en continuation de la Confederazione generale del lavoro (CGdL) créée en 1906 et dissoute en 1925. Elle est affiliée à la Confédération européenne des syndicats et à la Confédération syndicale internationale. Source : Wikipédia.

[2La Confederazione Italiana Sindacati Lavoratori (CISL - Confédération italienne des syndicats de travailleurs) est un syndicat italien d’inspiration catholique fondé en 1950. Elle est affiliée à la Confédération syndicale internationale. La CISL est la deuxième confédération syndicale italienne en importance et revendique plus de 4 millions d’adhérents. La CISL est l’un des membres fondateurs de la Confédération européenne des syndicats. Source : Wikipédia.

[3L’Unione Italiana del Lavoro (UIL - Union italienne du travail) est un syndicat italien fondé en 1950. L’UIL est affiliée à la Confédération européenne des syndicats et à la Confédération syndicale internationale.
À ne pas confondre avec le syndicat homonyme qui exista de 1918 à 1925. Source : Wikipédia.