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Kropotkine - 1789-1793 : La Grande révolution

vendredi 14 juillet 2023, par Yves Blavier (CC by-nc-sa)

On a peine à évaluer l’apport de Kropotkine à la connaissance de la Grande Révolution. Comment un spé­cialiste de sciences naturelles et de géo­graphie, militant politique par ailleurs, et russe de surcroît aurait trouvé le temps et la capacité d’étudier la princi­pale révolution française ? Pourtant les faits sont là, La Grande Révolution est un ouvrage essentiel, salué à sa sor­tie en 1909 et qui reste largement vala­ble.

James Guillaume

Kropotkine était déjà reconnu pour ses travaux lors du centenaire de la Révolution française et des historiens officiels, comme Aulard, ne man­quaient pas de lui rendre hommage tout comme à James Guillaume (auteur du livre Etudes révolutionnai­res, plus événementiel). Sans s’attarder sur la correspondance, on peut se faire une idée du travail minutieux de Kro­potkine par la lecture de ses brochures. Dans L’esprit de révolte, paru en 1881, il écrit par exemple Quant aux in­surrections qui précédèrent la révolu­tion et se succédèrent pendant la pre­mière année, le peu que j’ai pu en dire dans cet espace restreint est le résultat d’un travail d’ensemble que j’avais poursuivi en 1877 et 1878 au British Museum et à la Bibliothèque nationale, travail que je n’ai pas encore ter­miné, et où je me proposais d’exposer les origines de la révolution et d’autres mouvements en Europe [1]. Kropotkine donne fréquemment des biblio­graphies sur la Révolution mais con­seille d’aller aux sources. Il n’y a qu’un moyen, celui de s’adresser aux archives ou malgré l’extermination des papiers féodaux, ordonnée par la Convention, on finira certainement par trouver des faits très importants [1].

Dès le début, Kropotkine se place parmi ceux qui cherchent les faits et non les conclusions formulées d’avance [2]. En 1893 paraît une bro­chure de 39 pages, La Grande Révolu­tion qui est une ébauche du futur livre. Celui-ci est publié en 1909 chez Stock (749 pages). Notons que Kropotkine ne cessera de parsemer ses essais théo­riques de réflexions sur 1789 comme dans L’action anarchiste dans la révo­lution et ne considérera jamais son tra­vail achevé. Au soir de sa vie, en 1918, il écrit encore de Russie : J’ai les yeux très fatigués par la correction des épreuves de Mémoires d’un révolu­tionnaire et de La Grande Révolu­tion.

Le résultat est à la hauteur de la tâche, le livre a été salué par les révolu­tionnaires les plus divers. Aujourd’hui encore, il est tout à fait solide sur le plan scientifique, dans les limites où l’Histoire peut être une science. Nous n’avons pas l’intention de faire ici la paraphrase de La Grande Révolution, ou même de le résumer. Il nous semble plus intéressant de tenter d’en dégager les grands axes de réflexion et de les comparer avec les recherches plus récentes sur la Révolution.

Les raisons de l’intérêt de Kropotkine sont évidentes : le mouvement ouvrier de la seconde moitié du XIXe siècle est encore imprégné par le souvenir de 1789 (et de 1793). Que l’on songe, par exemple, aux multiples réfé­rences que fait la Commune de 1871 (tout en affichant aussi des idées plus novatrices). Kropotkine n’hésite pas à souligner les prolongements de 1789 dans la Première Internationale : Il y a filiation directe depuis les Enragés de 1793 et le Babeuf de 1795 jusqu’à l’Internationale [3].

William Godwin

Le théoricien anarchiste va plus loin. Si la Révolution française n’a pas vrai­ment atteint le radicalisme souhaité, dans la pratique elle s’est rapprochée à certains moments de nos idées. On voit que les principes anarchistes qu’exprima quelques années plus tard Godwin, en Angleterre, datent déjà de 1789, et qu’ils ont leur origine, non dans des spéculations théoriques, mais dans les faits de la Grande Révolu­tion [4]. Cette tendance à annexer des événements qui ont eu lieu avant la naissance du mouvement anarchiste [5] se retrouve chez Jean Grave ou Prou­dhon. On peut la discuter car ne risque-t-on pas ainsi de manquer de recul et de ne pas tenir compte du con­texte de l’époque ? L’historien moder­niste F. Furet ne manque pas d’expé­dier Kropotkine en une simple note de bas de page : La référence mater­nelle est courante au XIXe siècle, on la trouve notamment chez Michelet et Kropotkine [6]. Sans s’attarder sur ce que cette place donnée à Kropotkine a de condescendant, il faut combattre ce genre d’argument. Contrairement à toute une tradition républicaine chez les historiens qui considèrent la Révo­lution comme un « bloc » (le mot est de Clémenceau), Kropotkine ne traite pas ceux qui critiquent 1789 ou 1793 de parti-pris anti-national ou de contre­révolutionnaires. Bien au contraire, il ne cesse de critiquer les horreurs de la dictature jacobine tout comme la poli­tique des notables. Ainsi, à propos de la Vendée qui semble être aujourd’hui la panacée de la polémique historique, Kropotkine écrivait déjà en 1914 : Les jacobins... donnaient le coup de grâce à la possession communale du sol, ils faisaient des lois draconiennes contre les Vendéens par milliers plutôt que de se donner la peine de compren­dre leurs institutions populaires [7]. Kropotkine ne cherche pas non plus à trancher entre Danton et Robespierre ou tout autre tribun, il préfère une analyse en profondeur. Son but, il l’explique très clairement : L’histoire parlementaire de la Révolution, ses guerres, sa politique et sa diplomatie ont été étudiées et racontées dans tous les détails. Mais l’histoire populaire de la Révolution reste encore à faire. Le rôle du peuple des campagnes et des villes dans ce mouvement n’a jamais été raconté ni étudié dans son entier [8]. L’intention de Kropotkine est de faire progresser la connaissance historique, dans une perspective révolutionnaire.

Il souligne le rôle trop négligé à son avis de la paysannerie. Pendant la Révolution anglaise, les paysans n’eurent pas l’audace de leurs succes­seurs français. C’est pourquoi l’Angle­terre se limita à admettre les libertés individuelles, tout en réduisant les pay­sans à la misère par le consensus éco­nomique entre noblesse et bourgeoisie. Il en alla tout autrement en France : Le soulèvement des paysans pour l’abolition des droits féodaux et la reprise des terres communales, enle­vées aux communes villageoises depuis le XVIIIe siècle par les seigneurs laïques et ecclésiastiques, c’est l’essence même, c’est le fond de la Grande Révolution. Là-dessus vient se greffer la lutte de la bourgeoisie pour ses droits politiques. Sans cela, la révolu­tion n’eût jamais eu la profondeur qu’elle atteignit en France [9].

Un processus de grignotement des terres communales (c’est-à-dire possé­dées par la communauté) avait com­mencé sous la monarchie, soit par endettement des communautés, soit par expropriation. La révolution bour­geoise voulut leur donner le coup de grâce. Le 1er août 1791, l’Assemblée autorisa la mise en vente de ces terres qui furent souvent raflées par les nota­bles mais cela entraîna des luttes, celle des paysans pauvres contre les riches et même celle de villages contre les ache­teurs venus des villes. Certaines études sont venues confirmer la thèse de Kro­potkine. Nous nous permettons de pré­ciser que ce mécontentement social a certainement joué dans le développe­ment de la contre-révolution chouanne ou auvergnate dirigée contre les villes. Si les paysans luttèrent pour défendre leurs solidarités, ils contribuèrent aussi à détruire les droits féodaux. Car, comme le montre l’analyse des cahiers de doléances, la noblesse était prête à sacrifier ses privilèges de rang devenus archaïques mais pas ceux touchant à la terre [10]. II fallut l’irruption des pay­sans dans le cours révolutionnaire. Cet aspect a été longtemps négligé par les historiens pour qui le combat rural ne pouvait être que « dépassé », non ins­crit dans le « sens de l’histoire ». Il est vrai que l’ostracisme que subit Kropot­kine au XXe siècle chez les universitai­res —ses contemporains étaient plus ouverts— a contribué à ce retard. On attribue, par exemple, la découverte de la « voie paysanne » au marxiste Georges Lefebvre entre 1924 et 1933 (On connaît le thème essentiel de l’œuvre de G. Lefebre en matière d’histoire agraire : l’existence, dans le cadre de la Révolution française, d’une révolution paysanne autonome par ses origines et ses procédés, par ses crises et ses résultats [11]), alors que Kropotkine ne disait pas autre chose des années auparavant ! Sans se faire des défenseurs acharnés du droit d’auteur, il serait bon que le penseur anarchiste retrouve la place qui lui est due.

Carte postale suisse (en italien) éditée par Le Réveil journal de Luigi Bertoni, gravure de Gustave Doré, ayant servie pour la couverture de l’ouvrage de Pierre Kropotkine : La Grande Révolution. Source : Cartoliste

Il est certain que le rôle des commu­nautés villageoises doit être nuancé selon les régions. Kropotkine, lui­-même, ne fait pas de généralisation : Tout cela, bien entendu, avec l’infi­nie variété des situations dans les diver­ses parties de la France. Le prolon­gement de la recherche de Kropotkine serait d’établir une géographie com­plète des situations paysannes dans la révolution.

Dans les villes, il y eut également un mouvement populaire moins radical peut-être, selon Kropotkine, mais qui s’est incarné dans la « révolution com­munaliste ». Evidemment il ne faut pas généraliser, Kropotkine cite surtout Paris et l’est de la France. Le 13 juillet, Paris s’était donné sa com­mune. Les assemblées locales d’élec­teurs prirent l’initiative de s’organiser sans attendre une loi municipale de la Convention. Les districts, complétés par les sections, se mirent à gérer une partie de la ville. Les districts devaient disparaître. Mais ils restèrent et s’organisèrent eux-mêmes, de leur propre initiative, comme organes permanents de l’administration municipale, en s’appropriant diverses fonc­tions et attributions qui appartenaient auparavant à la police, ou à la justice, ou bien encore à différents ministères de l’Ancien Régime [12]. C’est ainsi que la Commune nommait les juges, répartissait l’impôt. Ce fut elle l’âme du 10 août 1792 qui renversa la monarchie. Cependant, il faut nuancer l’analyse un peu optimiste de Kropotkine qui fait de la Commune le vrai foyer et la vraie force de la révolution, celle-ci ne conserva sa vigueur qu’autant que vécut la commune [12]. C’est vrai dans son principe, mais assez différent du point de vue social. Si la commune de l’An II (après le 10 août) se démocratisa dans sa com­position sociale, l’intelligentsia jaco­bine rafla tous les postes clés. G. Rudé note que les avocats et les journalis­tes, bien qu’en minorité, détenaient les postes importants [13], ce qui eut pour conséquence que à part les droits politiques formels, les sans­-culottes avaient peu bénéficié de la révolution d’août. La nouvelle Com­mune, qui avait dirigé l’insurrection avec leur participation active, n’était pas de leur création ni créée à leur image [3].

Une minorité de la Commune suivait Jacques Roux pour défendre les reven­dications populaire [14]. La dictature de Robespierre s’accompagna d’un noyautage, les derniers responsables furent d’une médiocrité rare mais dociles. Ce fut d’ailleurs la seule struc­ture qui prit parti pour Robespierre lors de sa chute. Quant aux sans-culottes, privés de la Commune puis des clubs, ils tentèrent d’échapper à l’appareil jacobin en développant les sociétés sectionnaires qui cherchèrent à se fédérer jusqu’à leur dissolution au printemps de l’An II. Kropotkine remarque avec justesse l’influence nocive de l’État. Le pouvoir limita les assemblées de sections, retira les fonc­tions administratives mais il tendit à faire de la lutte de l’État contre la Commune une lutte extérieure. Il faut bien admettre que celle-ci fut aussi vic­time de son recrutement social et de son auto-bureaucratisation, portant en elle certaines conditions de son échec. Si nous tenons à faire cette nuance, c’est parce que cela a eu tendance à se reproduire lors d’autres révolutions. Or la force créatrice d’une révolution ne se trouve pas seulement dans l’enthousiasme, mais aussi dans la vigi­lance à l’égard de ceux qui se préten­dent ses représentants.

Cependant Kropotkine n’idéalise pas les idées de 1789 : Tandis que, chez la bourgeoisie instruite, les idées d’affranchissement se traduisaient par tout un programme d’organisation politique et économique, on ne présen­tait au peuple que sous la forme de vagues aspirations les idées d’affran­chissement et de réorganisation écono­miques. Souvent ce n’étaient que de simples négations. Ceux qui parlaient au peuple ne cherchaient pas à définir la forme concrète sous laquelle ces desiderata ou ces négations pourraient se manifester. On croirait même qu’ils évitaient de préciser. Sciemment ou non, ils semblaient se dire : A quoi bon parler au peuple de la manière dont il s’organisera plus tard ! Cela refroidirait son énergie révolution­naire, qu’il ait seulement la force de l’attaque, pour marcher à l’assaut des vieilles institutions. Plus tard on verra comment s’arranger. Combien de socialistes et d’anarchistes procèdent encore de la même façon ! [15].

Sylvain Maréchal

Kropotkine étudie ces défauts idéo­logiques en citant les textes radicaux qui circulaient dans le peuple. A l’épo­que où Kropotkine écrit, on ne connaît pas Jacques Roux, Varlet, Claire Lacombe ou Sylvain Maréchal (et encore mal aujourd’hui, malgré les efforts méritoires d’historiens comme Dommanget). Dans La Grande Révo­lution, il nous les fait découvrir avec la documentation dont il dispose mais en se situant dans le débat sur les tendan­ces primitives de « communistes » ou « anarchistes » (comme Sylvain Maré­chal) qui seraient apparues en 1789. Aujourd’hui, nous n’avons plus besoin d’établir un héritage. Depuis Kropot­kine, le mouvement libertaire a de véri­tables points de référence, comme l’Ukraine ou l’Espagne 36. La Grande Révolution nous intéresse comme leçon et plus tellement comme filia­tion ! De toute façon, malgré sa méthodologie, Kropotkine reconnaît les faiblesses théoriques des militants de 1789. Le principal intérêt, note-t-il, c’est que certains comme les Enragés se radicalisaient dans l’action et non par des spéculations théoriques gratuites. Mais ce ne fut pas suffisant, tandis que la bourgeoisie marchait d’un pied ferme et décidé à la constitution de son pouvoir politique dans un État qu’elle cherchait à modeler à ses intentions, le peuple hésitait [15].

Au moment de tirer le bilan de la Grande Révolution, Kropotkine retient des aspects positifs. Il y a tout d’abord l’abolition du pouvoir absolu, la fin de l’arbitraire royal (qui n’est plus une base sociale). Proudhon avait lui aussi insisté sur cet acquis indiscuta­ble de 1789 [16]. Mais ce qui semble tout aussi important à Kropotkine et dont on a oublié les conséquences pour le XIXe siècle, c’est l’abolition du ser­vage. L’élan avait été donné et l’ins­titution du servage avait reçu un coup mortel. On l’abolit en Italie et en Espa­gne, malgré le triomphe temporaire de la réaction. Grièvement atteint en Allemagne dès 1811, il disparut définitive­ment en 1848. La Russie se vit forcée d’émanciper ses serfs en 1861, et la guerre de 1878 mit fin au servage dans la péninsule des Balkans (...) Les historiens négligent ce fait. Plongés dans les questions politiques, ils n’aperçoivent pas l’importance de l’abolition du ser­vage, qui est cependant le trait essentiel au XIXe siècle. Les rivalités entre nations et les guerres qui en furent la conséquence, la politique des grandes puissances, dont on s’occupe tant, tout cela dérive d’un grand fait : l’abolition de la servitude [17].

Malgré les réactualisations que l’on doit faire à l’œuvre de Kropotkine (et qu’il n’a cessé de faire de son vivant), il faut connaître son apport. Kropotkine a longuement mûri cette étude générale de la Révolution française, tâche diffi­cile en raison de la complexité de l’évé­nement. Avec le recul, on s’aperçoit qu’il a été plus novateur, qu’il est moins dépassé que Michelet, Jaurès ou Tocqueville par exemple. Sa perspec­tive originale, la voie populaire et non institutionnelle de La Grande Révolu­tion en fait encore un livre d’initiation. Cela n’empêche pas de continuer à rechercher des explications qui sont autant d’enseignements pour le mou­vement révolutionnaire. A l’approche du bicentenaire, il reste un esprit de communion —même minimal— chez les démocrates. Mais les enjeux de 1789 se sont un peu atténués. On peut enfin débattre, critiquer sans se faire museler pour crime de lèse-nation. Kropotkine avait d’ailleurs commencé à le faire, mais avec les contraintes de son époque. 1789 n’est plus pour nous que ce qui aurait pu être. L’Histoire continue.


[1L’Esprit de révolte, in Paroles d’un révolté, Paris, Flammarion, 1978, p. 209.

[2Paroles d’un révolté, op. cit., p. 210

[3La Grande Révolution, Paris, Stock, 1909, p.743

[4La Grande Révolution, op. cil., p. 239.

[5Godwin, à supposer qu’il soit le vrai fonda­teur de l’anarchisme comme le pense Kropot­kine, écrit en Angleterre en 1793 et n’est qu’un précurseur.

[6Penser la Révolution française, Paris, Galli­mard, 1986, p. 118.

[7L’action anarchiste dans la révolution, in Œuvres, Paris, Maspéro, 1976, p. 273.

[8La Grande Révolution, op. cit., p. 5.

[9La Grande Révolution, op. cit., p. 124.

[10L’historien moderniste G. Chaussinand­-Nogaret est obligé de le reconnaître dans La noblesse au XVIIIe siècle, Bruxelles, Complexe, 1984, p. 225, malgré son exaltation du con­sensus social.

[11A Soboul, Comprendre la Révolution, Paris, Maspéro, 1981, p. 310.

[12La Grande Révolution, op. cit., p. 234.

[13G. Rudé, La foule dans la Révolution fran­çaise, Paris, Maspéro, 1982, p. 135.

[14Le 1er juillet 1793, la Commune condamna l’action de Roux et des Enragés qui lurent arrê­tés en septembre. Ce mois-là, la Commune donna l’ordre de réprimer une manifestation d’ouvriers du bâtiment en grève.

[15La Grande Révolution, op. cil., pp. 17-18.

[16La révolution de 89 forme positivement une ère nouvelle dans le droit et dans l’histoire, corr. XII, 7, cf. B. Voyenne, Proudhon et la révolution, Paris, Atelier Proudhon, 1986, pp. 8-13.

[17La Grande Révolution, op. cil., p.741.