Les inégalités sociales des systèmes capitalistes se manifestent dans le type de logement qui est affecté à chaque couche de la société : les plus riches s’adjugent les quartiers résidentiels où ils vivent dans des demeures luxueuses. Les plus démunis sont rejetés à la périphérie des villes, dans des immeubles vétustes, des baraquements, des villes-bidons, ou même dorment dans la rue,
(Le magazine libertaire n°9)sous les ponts
. Les impératifs de ce système conduisent à des aberrations du type de celles qui existent actuellement dans les grandes villes : de nombreux logements restent inoccupés parce que leurs propriétaires spéculent et préfèrent garder les mains libres pour revendre à des taux usuraires.
La situation du logement est non seulement injuste mais elle n’est pas rationnelle. Tout logement devrait découler d’un rapport personne/superficie : plus on est nombreux dans une famille plus on devrait avoir de place, autant que d’autres personnes se trouvant dans la même situation. On satisferait ainsi les besoins de chacun. Il est évident que ces besoins minimums sont difficiles à définir hormis certains critères (pièces largement aérées, eau, gaz, électricité, chauffage, salle de bains, etc.).
Quelle surface ? Il est évident que cette superficie peut évoluer, et son estimation dépend des ressources. Il faut se contenter d’une estimation subjective mais plus juste pour tout le monde. En tant qu’anarchistes notre but est de défendre le droit au logement. Comment et par qui peuvent être gérés les logements ? Par une organisation fédérale et solidaire qui regrouperait les associations de locataires et les représentants de quartier et de la commune. A ce comité s’ajouteraient les représentants de la santé publique (hygiène, etc.) et de la sécurité publique (prévention contre les dégâts naturels par exemple). Il est évident qu’un changement de situation (augmentation de la population, une catastrophe naturelle) peut amener à changer les données de l’habitation. Il y a donc jouissance et non propriété du logement. La suppression des inégalités économiques et sociales a comme corollaire la suppression de la propriété privée, la collectivisation des sols et des logements (la fin de l’héritage pour un système de possession : us et non abus des lieux par ceux qui les occupent, le temps qu’ils les occupent).
(Le magazine libertaire n°9)
La liberté ne peut exister sans l’égalité. Mais nous ne sommes pas totalitaires : la société anarchiste laisse une place à la construction individuelle (réalisée comme telle) respectant certaines règles collectivement définies (esthétique extérieure, emplacement...). Nous refusons le terme autoritaire à ce sujet parce que notre projet tient compte au contraire à la fois des besoins de la population (« on ne philosophe pas le ventre vide ») et que tout le monde doit nécessairement participer aux prises de décision.