Kronstadt, limitée par sa position géographique dans l’application de ses forces créatrices, met toute son énergie dans la socialisation des habitations. A l’un de ses grandioses meetings, les anarchistes sont chargés de soulever au soviet la question d’une répartition harmonieuse des habitations ainsi que leur aménagement. A la séance suivante du soviet, un projet de socialisation des maisons est déposé, élaboré par le groupe des anarchistes et des S.-R. de gauche du soviet. Le premier point déclare que : Dorénavant, la propriété privée des habitations et de la terre est abolie.
Plus loin, il est dit que la gestion des maisons est assurée par des comités de maisons et, que les affaires se règlent désormais lors d’assemblées générales de tous les habitants des maisons ; la question concernant tout un quartier est résolue par l’assemblée générale de tous les habitants, qui désignent des comités d’arrondissements ; un bureau général exécutif des comités de maisons s’organise. Les habitations deviennent ainsi la propriété collective de la population. (...)
Finalement. malgré le sabotage des bolcheviks, des comités de maisons, d’arrondissements et autres comités furent créés dans tout Kronstadt. Lorsqu’on en arriva à la répartition équitable des demeures, il apparut qu’à côté de la misère des travailleurs, se logeant dans d’effroyables sous-sois, il y avait des gens qui occupaient jusqu’à 10 nu 15 chambres, Le directeur de l’Eulalie de l’ingénieur, célibataire, occupait même 20 chambres et, lorsqu’on vint en occuper une partie, il considéra cela comme un véritable brigandage. Le projet fut appliqué. Ceux qui vivaient dans les sous-sols sales et humides, dans les taudis misérables, dans des greniers, s’installèrent dans des appartements convenables ; le principe tous doivent avoir un logement convenable
fut réalisé. Il fut même prévu plusieurs hôtels pour les gens de passage. Dans chaque comité d’arrondissement, des ateliers furent organisés pour œuvrer à l’aménagement, et à la réfection des maisons.