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La vie d’Anselmo Lorenzo en Bande dessinée [05]

samedi 8 avril 2023

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Le Congrès de La Haye, auquel assistent, en tant que délégués pour l’Espagne, Farga Pellicer et le Dr. Sentinon, consomme la division de l’Internationale, au moment du vote de la résolution politique. D’autre part, sous le gouvernement de Sagasta, les persécutions contre l’Internationale prennent en Espagne une ampleur considérable. Lorenzo est arrêté.
La Fédération Régionale Ouvrière Espagnole a été mise hors la loi. Elle survit cependant clandestinement, célèbre des Congrès et des conférences secrètes. Lorenzo fait toujours partie de ses animateurs les plus dévoués. Il n’habite plus Madrid. Il a abandonné la capitale, pour s’installer à Barcelone. Là, il connait une femme admirable, Francesca Concha, veuve avec un enfant de six ans, qui sera plus tard l’orateur syndicaliste Francisco Miranda. Ils se marient en 1876.

De cette union naissent trois filles : Marina, Mariana et Flora. Le foyer de Lorenzo est un foyer modèle. Il aime avec tendresse ses filles et sa compagne. Il vit seulement pour elles et pour ses idées. Ame élevée, noble et cordiale, en lui se reproduit ce miracle d’humanité anticipée qu’on trouve seulement parmi les grands mystiques anarchistes : Reclus, Salvoechea, Louise Michel.
L’activité de Lorenzo, hors du cadre de l’organisation, se complète par la création littéraire. La publication du « Prolétariat militant » le situe dans l’actualité espagnole. C’est le premier livre paru sur le mouvement ouvrier organisé, où sont exposés de manière claire des conceptions hardies sur la lutte de classes et sur l’évolution politique. Après ce premier ouvrage, il ne s’arrêtera plus. Il va produire, avec la fécondité et la constance qui sont les traits distinctifs de son caractère, une œuvre remarquable.

L’activité de Lorenzo ne se cantonne pas dans le terrain intellectuel. Il voyage sans cesse d’un bout à l’autre de la Péninsule. On doit à Lorenzo l’organisation de l’Internationale au Portugal. Il prend part à beaucoup de meetings, le plus important étant celui qui est célébré à Madrid, au moment où les Cortès discutent de la légalité de l’Internationale. Les voix les plus autorisées et les plus prestigieuses s’élèvent en la défense de celle-ci : Pi y Margall, Lostau et Nicholas Salmeron.
Afin de parer aux persécutions déchaînées, le Conseil Fédéral décide de constituer des groupes de Défense de l’Internationale dans toutes les provinces. Lorenzo, en grande partie, se charge de l’organisation de ces groupes, faisant de constants voyages à travers l’Espagne. Au gré de ces déplacements, il lie connaissance avec de nombreux hommes, parmi eux Fermin Salvoechea fondateur du journal « El Socialismo », de Cadiz. Il nouera avec lui une amitié durable.

 

Cette BD est issue de Espoir, le journal de la CNT-AIT de Toulouse de 1962. Elle a fait l’objet d’une réédition en brochure publiée en 2006 par perspective libertaire CNT-AIT, et une nouvelle édition enrichie est prévue prochainement.