Né en 1910, Jean Amila est un vétéran du roman noir français, reconnu depuis peu à sa juste valeur. Peut-être la prise de conscience des problèmes de notre société, par un certain nombre de jeunes auteurs, en est-il la raison. Beaucoup d’entre eux ne manquent pas en tout cas de rendre hommage à Amila, notamment Didier Daeninckx. Qualifié d’écrivain social et prolétarien, Amila met en scène de petites gens dont la vie quotidienne — souvent médiocre — est bouleversée par les événements. Au cours de ceux-ci apparaissent aussi des rapports conflictuels entre classes sociales. Parmi ses romans noirs (vingt et un au total), on trouve de véritables chefs-d’oeuvres comme Le boucher des Hurlus, La lune d’Omaha, Pitié pour les rats ! Jean Amila est aussi l’auteur de livres non policiers (si ces étiquettes signifient quelque chose) sous son vrai nom : Jean Meckert. Publiés chez Gallimard, ils sont pour l’instant introuvables. Ses romans noirs sont par contre disponibles en Carré noir et en Série noire. Amila vit aujourd’hui retiré à la campagne et a abandonné le roman noir depuis Au balcon d’Hiroshima (1985), mais pense poursuivre ses travaux d’écrivain. Nous avons été l’interviewer. Etaient présents des membres du Monde libertaire et de la revue de polar Asphalte. En raison de problèmes techniques, une partie de l’interview a été reconstituée de mémoire. Le reste est retranscrit fidèlement. Yves B
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Le Monde Libertaire
Articles
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Jean Amila, un vétéran du roman noir
2 avril 2023, par Yves B. -
Aperçu de l’anarchisme au Japon avant 1945 (seconde partie)
25 janvier, par Philippe PelletierNous publions ci-dessous le deuxième volet d’un article consacré à l’histoire du mouvement anarchiste japonais, de ses origines jusqu’à 1945 (voir Monde libertaire précédent). Ce second article présente un panorama des différentes tendances du mouvement anarchiste japonais qui s’affrontent très rapidement jusqu’à l’exacerbation, ce qui constituera, outre la répression étatique, une des causes majeures de la décomposition du mouvement dans les années 45.
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Ouverture d’un site dédié aux archives du Monde libertaire
24 février 2024, par Partage NoirTous les numéros du Monde libertaire (site Internet) depuis sa création en 1954 peuvent être maintenant consultés sur un site dédié. Du premier au dernier en date, soit plus de 2 000 numéros et cela durant soixante-dix ans (mensuel et hebdo).
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Renée Dunan ou l’étonnant M. de Steinthal
1er février, par Felip ÉquyMONSIEUR DE STEINTHAL : ce pseudonyme a été apparemment construit à partir de Stendhal et de Casanova de Seingalt. Mais aussi : Chiquita, Ethel Mac Singh, Luce Borromée, Laure Héron, Renée Camera, Marcelle La Pompe, Spaddy, Louise Dormienne, A. de Sainte-Henriette, Ky, Ky C. Sous tous ces pseudonymes et bien d’autres encore, se cachait Renée Dunan.
On sait peu de choses sur cette écrivaine qui, comme B. Traven, aimait brouiller les pistes. Elle n’a pas laissé de mémoires, et sa (…) -
L’anarchiste allemand Augustin Souchy est mort
28 août 2024, par Hans-Ulrich DillmannIl n’a vécu que onze heures de l’année Orwell avant de mourir d’une grave pneumonie le 1er janvier 1984 dans un hôpital de Munich. Augustin Souchy était sans aucun doute l’un des anarchistes allemands les plus connus. Il est mort sans assistance spirituelle, mais il n’en a pas éprouvé le moindre besoin. Il ne croyait pas et avait pourtant la force de « croire » à la liberté de l’Homme.
Aujourd’hui encore, je me souviens très bien de la première fois que je suis allé voir Augustin Souchy (…) -
Alberto Meschi et les luttes ouvrières des travailleurs du marbre
3 juin 2023, par René BiancoNé à Borgo san Donnino (aujourd’hui Fidenza), dans la province de Parme, en 1879, Alberto Meschi commença dès son plus jeune âge à militer dans le mouvement anarchiste.
Esprit vif et curieux, il acquiert vite une solide culture qui lui permit par la suite d’affronter avec succès, pendant toute une vie de lutte, les défenseurs de l’« Ordre bourgeois ». -
Albert Meltzer (Londres, 7 janvier 1920 - 7 mai 1996)
7 mai, par Stuart ChristieAlbert Melzer était l’un des représentants le plus constant et le plus respecté du mouvement international anarchiste de la seconde moitié du XXe siècle. Ses soixante ans de dévouement à la vision et à la pratique anarchistes résistèrent à la fois à l’écroulement de la révolution et de la guerre civile en Espagne et à la Seconde Guerre mondiale. Il impulsa les élans libertaires des années 60 et 70 et les orienta au milieu du thatchérisme des années 80 et l’après-guerre froide des années 90.
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Charles d’Avray est mort !
23 décembre 2022, par Maurice JoyeuxUn vent froid cingle les visages. Un vent aigre, qui trousse la douleur du vagabond, soulève le jupon de la fille, emporte l’âme du poète. Autour d’un fosse, une foule d’amis ! Charles d’Avray nous quitte ! Avec la dépouille du poète, un monde prodigieux disparait, dont il fut un des plus brillants animateurs, et la terre qui résonne lugubrement sur le cercueil semble donner le glas de la chanson humanitaire dont il fut le maitre incontesté et qui refuse de survivre à celui qui la nourrit d’une sensibilité et d’une fougue incomparables.
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Nicolas Trifon (1949-2023) : un « en-dehors balkanique »
16 mai 2024, par A. RăvășelLe 18 août 2023, Nicolas Trifon nous a quittés. Pendant longtemps, j’ai eu du mal à parler ou à écrire sur Nicolas au passé, même si, pour moi, la nouvelle de son départ ne fût pas une surprise. Je savais que les choses n’allaient pas très bien depuis « l’été inoubliable » de 2022, quand, pour des raisons de santé, il avait dû annuler sa venue à Cluj/Koloszvár. Il y avait été invité pour participer au Salon du Livre Anarchiste des Balkans, organisé pour la première fois de ses 20 ans d’existence par les collectifs anarchistes de Roumanie.
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Georges Brassens, le minnesinger des temps modernes
29 octobre 2023, par Maurice JoyeuxC’était au début de 1947. Dans l’étroite boutique au bord du canal Saint-Martin où, au lendemain de la Libération, la Fédération anarchiste avait installé son journal, Le Libertaire, nous étions quelques-uns à discuter, lorsque deux jeunes gens dégingandés poussèrent la porte. L’un d’entre eux, dont la poésie allait marquer sa génération s’appelait Armand Robin, l’autre Georges Brassens !
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