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Roux (Jacques) - 1752 – 1794

dimanche 5 mai 2019, par Partage Noir (CC by-nc-sa)

Curé en province, Jacques Roux est révoqué en 1790 pour avoir participé à l’attaque de châteaux. Il se réfugie à Paris où il renonce à la prêtrise. Roux milite à la section des Gravilliers très peuplée par des pauvres et des petits salariés. Très vite il devient un des leaders des sans-culottes, membre de ce courant surnommé les Enragés. Roux dénonce les riches, la spéculation. Il approuve les saisies de denrées et la taxation d’office. Le pillage de boulangeries par le peuple le 25 février 1793 est appelé « La journée de Jacques Roux ». De même il soutient (à peu près seul) le mouvement féministe révolutionnaire de Claire Lacombe (voir ce nom). Pourtant l’action de Roux a suscité des réticences, il ne rejoint Varlet (voir ce nom) dans sa campagne anti-électorale qu’après un échec personnel. Il se désolidarise du comité insurrectionnel de Varlet qui prépare la marche sur la Convention le 31 mai 1793 car il pense pouvoir traiter avec les jacobins. Le réveil est brutal ! Le 25 juin 1793, Roux conduit une délégation à la Convention pour présenter ce que l’on appelle le « Manifeste des Enragés ». Il y déclare : La liberté n’est qu’un vain fantôme quand une classe d’hommes peut affamer l’autre impunément. L’égalité n’est qu’un vain fantôme quand le riche, par le monopole, exerce le droit de vie et de mort sur son semblable. Il est chassé de la salle sous les huées. Tandis que la répression jacobine menace, Roux se radicalise dans son journal Le Publiciste de la République française, critiquant l’administration et les profiteurs de guerre.

Il est arrêté sur ordre du Comité de Salut public le 5 septembre 1793 et se suicide peu avant son procès.

Source : M. Dommanget (Les Enragés, Paris, 1976 et 1987, en fait une biographie de Roux avec le texte du Manifeste) et J. Roux (Le Publiciste de la République..., Paris, 1982).