Nous parlions tout à l’heure des influences qui ont pu s’exercer sur l’esprit de Luce. En réalité, il n’a pas de maîtres véritables.
En 1908, Victor Méric lance, avec Henri Fabre, la collection
(Wikipedia)Les Hommes du jour annales politiques, sociales, littéraires et artistiques
, une revue mi-politique, mi-satirique, à la verve libertaire, appelée à un succès durable.
Chaque numéro présente la biographie d’un personnage contemporain rédigée non sans humour par Victor Méric, sous la signature Flax
, tandis qu’une truculente caricature de Delannoy donne les traits du personnage. Les Hommes du jour paraissent sous cette forme jusqu’après 1918.
Plusieurs numéros sont consacrés à des anarchistes et des syndicalistes révolutionnaires parmi lesquels : Charles-Albert, Lucien Descaves, Sébastien Faure, Francisco Ferrer, Jean Grave, Victor Griffuelhes, Pierre Kropotkine, Maximilien Luce, Charles Malato, Octave Mirbeau, Emile Pouget, Paul Robin et Georges Yvetot.
C’est le numéro 60 du 13 mars 1909, consacré à Maximilien Luce, que nous reproduisons dans cette brochure.
PARTAGE NOIR - 2020
Nous parlions tout à l’heure des influences qui ont pu s’exercer sur l’esprit de Luce. En réalité, il n’a pas de maîtres véritables.
Il n’y a pas que des paysages aussi âpres dans l’œuvre de Luce. D’autres pages sont moins sombres. On lui doit des vues de la Seine et de la Bièvre, des coins de Paris, bruyants de joie, éclatants de lumière, luisants et s’harmonisant dans le violet.
Luce est surtout connu des révolutionnaires par ses dessins. Ce plébéien, qu’anima l’amour du peuple et qui sut se pencher sur ses souffrances, comprendre ses misères, a longtemps été l’illustrateur du Père Peinard et des Temps Nouveaux.
Né à Paris, rue Mayet, l’année 1858, Maximilien Luce est le fils d’un ouvrier charron qui devint par la suite employé de préfecture et, pendant quelque temps, fit de la peinture décorative.
Il y a déjà pas mal d’années que les premiers impressionnistes, les Renoir, les Manet, les Pissaro, les Sisley, les Guillaumin, s’inspirant des Turner et des Jongkind, bouleversaient les traditions en honneur dans les académies, substituant à la peinture bitumeuse de l’époque, cette fameuse note claire dont parle abondamment Zola.