PARTAGE NOIR - 1990
Depuis l’indépendance de 1821, le Mexique a connu de nombreux soubresauts : luttes pour le pouvoir, guerre des Trois Ans (1858-1860) provoquée par le clergé, invasion française, invasions nord-américaines, etc.
En 1876, Porfirio Díaz s’empare de la présidence de la République. A l’ombre de son puissant voisin, le dictateur maintient pour un temps un subtil équilibre entre les élites. Mais la contestation politique et sociale s’amplifie dès la fin du XIXe siècle.
L’une des premières du XXe siècle, la Révolution mexicaine éclate en 1910. L’histoire officielle n’en retient que les aspect les plus spectaculaires ou institutionnels. Elle ne cite l’anarchiste Ricardo Flores Magón que pour mieux souligner son isolement, malgré sa très grande renommée.
Plutôt qu’un long discours, nous vous proposons une chronologie sommaire de la trajectoire de cet ennemi de tous les pouvoirs avant et pendant la Révolution mexicaine.
PARTAGE NOIR - 1990
PARTAGE NOIR - 1990
1er novembre, Librado meurt après avoir été renversé par une voiture. Au nom de son idéal, il refuse de poursuivre le chauffeur parce que c’est un travailleur. Librado est enterré dans une tombe anonyme au cimetière municipal.
Le corps de Ricardo est ramené à Mexico. A chaque ville du parcours, ce sont des milliers de travailleurs qui accueillent le corps avec des drapeaux noirs et rouges en marque de respect à Ricardo. A Mexico, 10 000 travailleurs suivent le corps au Cimetière français où il est enterré.
Novembre, une pension pour Librado et Ricardo est votée par le gouvernement mexicain qui est maintenant sous le contrôle d’Alvaro Obregôn (Antonio I. Villarreal est ministre de l’Agriculture dans ce gouvernement). Ricardo la refuse parce qu’elle vient d’un gouvernement et qu’il est anarchiste.
Le 2 février, Lázaro Gutiérrez de Lara est fusillé par les troupes gouvernementales sur l’ordre de Plutarco Elías Calles (futur ministre et président de la République) durant la répression d’une grève des mineurs à Cananea.