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Charles Maurin

mardi 23 mai 2023, par Christophe Longbois-Canil (CC by-nc-sa)

Henri de Toulouse-Lautrec, Charles Maurin (1890)

Peu connu du grand public, Charles Maurin (1856-1914) reste une figure essentielle de la scène artistique parisienne fin-de-siècle. Peintre, remarquable dessinateur et talentueux graveur, il joua un rôle majeur dans la rénovation des techniques de l’estampe et, en particulier, celle de la gravure sur bois. Professeur à l’académie Julian, il enseigna, entre autres, à Félix Vallotton dont il fut le mentor et l’ami. Il fut aussi celui de Toulouse-Lautrec avec lequel il organisa une exposition commune.

Comme illustrateur, il collabora à La Revue blanche, au Père Peinard et aux Temps nouveaux. À deux reprises, il grava le portrait de Ravachol : d’abord une eau-forte puis une gravure sur bois. Publiée en 1893 dans l’Almanach du Père Peinard, dans un style japonisant et d’une rare efficacité, ce dernier portrait s’imposa immédiatement comme une œuvre à la symbolique saisissante. Entre 1899 et 1914, il contribua régulièrement aux Temps nouveaux par l’envoi de lithographies, la création de couvertures pour les brochures du journal ou donnant des œuvres pour les tombolas afin d’en renflouer les phynances.

Ravachol, peinture de Charles Maurin (1893)

En 1892, il exposa au Salon de la Rose+Croix un triptyque intitulé L’Aurore dont le programme socio-politique mêlé d’onirisme embarrassa plus d’un commentateur de l’époque, tel Félix Fénéon.

Anarchiste de cœur, d’un caractère entier et farouche, Charles Maurin paya chèrement son refus des concessions, des coteries et des convenances car, malgré son talent, il connut la pauvreté une grande partie de sa vie. Ce n’est pas pour rien qu’un journaliste de L’Éclair en 1901 pouvait écrire : M. Maurin est un artiste rare. C’est un homme libre. Il s’est créé une vie d’indépendance morale et physique.

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