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Félix Vallotton

jeudi 13 juillet 2023, par Felip Équy (CC by-nc-sa)

Le peintre franco-suisse Felix Vallotton (1865-1925) a été proche des nabis. Ses talents étaient nombreux : peinture et sculpture mais aussi gravure, illustration, romans et critiques d’art. C’est le peintre et graveur anarchiste Charles Maurin (1856-1914) qui va l’initier aussi bien à la gravure qu’à l’anarchisme. En dix années, Felix Vallotton va exécuter plus de 120 gravures sur bois et une cinquantaine de lithographies.

La gravure sur bois lui permet de réaliser des estampes très expressives, en aplats francs de noir sur blanc. On y voit des scènes de vie au milieu d’un environnement d’un noir profond, exprimant les tensions sociales aussi bien que l’hypocrisie des mœurs. Dès ses premières gravures, il s’attaque à la répression policière : La Charge (1892), L’Anarchiste (1892), La Manifestation (1893), L’Exécution (1894), Il rend aussi hommage aux communards : Le Mur (1892).

On trouve ses dessins dans les grandes revues satiriques de l’époque : Le Rire, Le Cri de Paris, Le Canard sauvage et L’Assiette au beurre. Pour cette dernière, il est l’auteur d’un numéro entier : « Crimes et châtiments » (1902).

Il est l’un des principaux illustrateurs de La Revue blanche. On peut y voir des portraits de communards comme Fortuné Henry et Eugène Varlin. Dans cette revue ou d’autres, on trouve également les portraits de Michel Bakounine, Victor Barrucand, Georges Eekhoud, Felix Fénéon, Multatuli, Jehan Rictus, Max Stirner, Laurent Tailhade...

Il est un acteur important de l’affaire Dreyfus, mettant en images une chronique des événements. En 1900, il est naturalisé français. Ne risquant plus l’expulsion vers la Suisse, il peut affirmer ses idées anarchistes au grand jour. Il fait partie des soutiens de Jean Grave : illustrations pour le livre Guerre et Militarisme, pour le journal Les Temps nouveaux, réalisation de la couverture d’une brochure, participation à une tombola de solidarité. À l’exception de gravures réalisées pendant la Première Guerre mondiale, Felix Vallotton se consacre ensuite essentiellement à la peinture.

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