Accueil > PARTAGE NOIR - Brochures > Portraits > Sébastien Faure (1858-1942) > Sébastien Faure (1858-1942) [7]

Les Hommes du jour n°18

Sébastien Faure (1858-1942) [7]

samedi 21 décembre 2019, par Victor Méric - Flax (Domaine public)

*

Après l’affaire Dreyfus et Le Journal du Peuple, fatigué de la lutte, attaqué de divers côtés, et même par ses propres amis, pour avoir osé descendre de la Tour d’ivoire anarchiste, et s’être jeté dans la mêlée quotidienne, Faure résolut d’agir seul et, sans abandonner ce qui fut l’idéal de sa vie entière, de se consacrer, à l’écart, en dehors de toute camaraderie, à la propagande qu’il jugerait utile. Un peu de misanthropie gagnée au contact des individus l’a poussé de plus en plus à agir en isolé.

Près de Rambouillet, à quelques pas de Paris, en plein air, il a fondé un établissement d’éducation qu’il a appelé la Ruche. Il prend des enfants, très jeunes, filles et garçons, et sous sa surveillance, les fait instruire et éduquer selon les idées de liberté et d’examen qui lui furent toujours chères. Il pratique sans vergogne la coéducation des sexes, telle que l’avait inaugurée Robin à Cempuis. Il y a trois ou quatre ans à peine que la Ruche fonctionne et elle a donné déjà des résultats merveilleux. Fondée sans un sou, elle n’a pu réussir que grâce à l’activité et au courage de Sébastien Faure qui, dégoûté des hommes, veuf de bien des illusions, et parvenu aujourd’hui à la cinquantième année, n’espère plus qu’en l’avenir et attend tout des bambins d’aujourd’hui, les hommes libres de demain.

*