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Charles Malato (1857-1938) [Ephéméride anarchiste]

mercredi 23 septembre 2020, par Ephéméride Anarchiste (CC by-nc-sa)

Afin de compléter l’article de Flax, daté de 1908, nous reprenons ci-dessous une courte biographie extraite du site l’Ephéméride Anarchiste

Le 7 septembre 1857, naissance de Charles Malato, à Foug (Lorraine, France).

Militant, journaliste, théoricien et écrivain anarchiste.

Charles était le fils d’Antoine Malato de Cornet, (un militant révolutionnaire sicilien réfugié en France et marié avec une Lorraine, Marie-Louise Hennequin ; il participera en tant que capitaine à la Commune de Paris. Arrêté en 1874, il sera condamné à la déportation en Nouvelle-Calédonie. Sa femme et son fils l’y suivront. Amnistié, il rentrera en France en juin 1881 avec son fils).

Le jeune Charles qui avait suivi ses parents en déportation sera un des rares avec Louise Michel à soutenir les révoltes canaques de 1878. De retour en France, il poursuit le militantisme révolutionnaire de son père et va faire sienne les idées anarchistes. En 1886, il créé un groupe et un journal du même nom « La Révolution cosmopolite » qui sera poursuivi dès le quatrième numéro pour excitation au meurtre et au pillage. En 1897, il publie Philosophie de l’anarchie dans lequel il affirme son idéal communiste anarchiste. Journaliste, il collabore à de nombreux journaux comme L’Art Social, la Société Nouvelle, l’Aurore, Le Réveil Lyonnais, ainsi que L’Attaque, journal d’Ernest Gégout avec qui il sera condamné, en avril 1890, à quinze mois de prison pour provocation au meurtre au pillage et incendie. Lire à ce sujet leurs souvenirs dans Prison fin de siècle (réédité en 1999). Il prend part à de nombreux complots et actions clandestines, mais son « anarchisme insurrectionnel » le désigne à la police. Contraint à l’exil (expulsé car il n’a pas encore la nationalité française), il arrive le 4 avril 1892 à Londres, où il restera deux années et racontera dans Les joyeusetés de l’exil la vie quotidienne des réfugiés politiques en Angleterre, il y publiera également le journal Le Tocsin. De retour en France en 1894, il poursuit son engagement. Ami d’Emile Henry, il désapprouve cependant son attentat au Café Terminus : J’approuve toute violence qui vise l’obstacle, qui frappe l’ennemi, non celle qui frappe aveuglément.

En 1898, il est un des premiers à prendre la défense de Dreyfus ; la même année il passe de nouveau en procès pour port d’arme prohibé. En 1905, il est impliqué avec trois autres personnes dans l’affaire de la rue de Rohan (attentat contre le roi d’Espagne en visite en France). Lors du « Procès des Quatre », les accusés, dont Malato qui est soutenu par de nombreuses personnalités, sont finalement acquittés par manque de preuves.

Il collabore ensuite à La Guerre Sociale et à La Bataille syndicaliste, mais au moment de la première guerre mondiale il se rallie à l’union sacrée et aux positions du « Manifeste des seize » conduit notamment par Kropotkine et Jean Grave. Alors qu’il va avoir 61 ans, il s’engage en juin 1918. Après guerre, il collabore à la revue du Dr. Pierrot Plus Loin puis exerce ensuite comme correcteur à la Chambre des députés. Il adhère en 1928 au syndicat des correcteurs où se retrouvent de nombreux libertaires. Il meurt le 7 novembre 1938 à Paris.

En plus des ouvrages déjà cités : Révolution chrétienne et révolution sociale(1891), De la Commune à l’Anarchie (1894), Contes néo-calédoniens (1897), La Grande Grève (1905, réédité en 2009) , Les Forains (1925), Mémoires d’un libertaire (1937-38).

Voir en ligne : Ephéméride anarchiste